Grosse opération anti-stups à Houaïlou : 1 210 plants détruits. Un signal fort de la République dans une zone à risque.
L’ordre s’impose, même dans les vallées reculées
Mercredi 17 juillet, les gendarmes ont frappé fort à Houaïlou. Une opération conjointe entre la brigade locale et les gendarmes mobiles a permis la destruction de 1 210 pieds de cannabis, répartis sur deux zones tribales. Ce coup de filet, dirigé par la compagnie de Poindimié, envoie un message clair : la loi est de retour, même là où on pensait qu’elle ne s’appliquait plus.
Dans ces vallées isolées, où on a trop longtemps laissé prospérer des logiques parallèles, les trafics ont pris racine au vu et au su de tous. Cette opération vient rappeler que le territoire n’est pas un espace de tolérance pour les délinquants agricoles.
Il ne s’agit plus de prévention. Il s’agit de fermeté.
Cannabis tribal : le choix de l’illégalité face à l’effort
La culture de cannabis à Houaïlou n’est pas une pratique marginale. C’est devenu une activité à part entière, une économie souterraine parfaitement rodée, structurée en filières de production, de transport et de distribution. Loin du cliché du “petit fumeur rural”, on parle ici d’exploitation à grande échelle, organisée dans l’ombre des coutumes et des non-dits.
Les justifications sociales ne tiennent plus.
Dans un pays où des aides publiques sont disponibles, où des formations existent, continuer à faire pousser du cannabis relève d’un choix délibéré de l’illégalité. On ne peut pas demander l’aide de la collectivité d’une main, et nourrir un trafic avec l’autre.
L’heure n’est plus aux excuses mais aux responsabilités.
Tant que certains continueront à considérer la loi comme facultative, la République devra répondre non pas par des discours, mais par des actions. Et arracher 1 210 pieds de cannabis, c’est aussi arracher une partie du système mafieux qui prospère en silence.
Une guerre contre les trafics que l’État ne peut plus perdre
Depuis des années, les trafics de stupéfiants gangrènent les communes de l’intérieur, alimentent la petite délinquance, déscolarisent les jeunes et gangstérisent des zones entières. À Houaïlou, Canala, Ponerihouen, les plantations ne sont plus accidentelles : elles sont entretenues, surveillées, parfois protégées.
Et pendant ce temps, des familles subissent la peur, des enseignants voient leurs élèves décrocher, et des habitants honnêtes se taisent pour ne pas être menacés.
Face à cela, les opérations de gendarmerie sont essentielles, mais elles doivent devenir permanentes. Il ne suffit pas de “faire le ménage” une fois par an. Il faut maintenir la pression, occuper le terrain, et reprendre le contrôle total.
L’impunité a assez duré. Il est temps de rendre la peur aux trafiquants, et la sécurité aux familles.
La République en territoire coutumier : la loi doit s’imposer
L’un des enjeux les plus sensibles de cette affaire, c’est la question du territoire. Ces cultures ont été découvertes dans des zones tribales, souvent perçues comme “hors d’atteinte” pour les autorités républicaines.
C’est une erreur fatale.
La République n’a pas vocation à négocier avec des délinquants, fussent-ils installés sur des terres coutumières. La loi est une et indivisible. La tolérance différenciée n’est pas un principe constitutionnel. Si l’on accepte que des zones échappent au droit commun, c’est l’ensemble de la souveraineté qui s’effondre.
Il est temps de réaffirmer que la coutume ne couvre pas le trafic. Qu’aucune tradition, qu’aucune logique communautaire ne justifie de transformer une vallée en plantation illégale.
Une conclusion sans ambiguïté : la fermeté ou le chaos
Cette opération à Houaïlou est un tournant que l’État doit assumer et amplifier. Laisser prospérer le trafic de cannabis, c’est tolérer l’enracinement d’une économie criminelle, la destruction du tissu social, et l’effondrement du vivre-ensemble.
La solution n’est pas dans la pédagogie molle ou l’excuse sociale. Elle est dans la reconquête de l’autorité, dans la constance des contrôles, dans l’application stricte des sanctions.
Si la Nouvelle-Calédonie veut rester un territoire de droit, elle doit arrêter de ménager les délinquants ruraux, qu’ils soient jeunes, Kanak, ou protégés par le silence des anciens. Car à force de détourner le regard, c’est l’ordre républicain qu’on sacrifie.