Insécurité, éducation, justice : les auditeurs d’Océane FM sonnent l’alerte. Le pays va droit dans le mur.
Un territoire à bout : l’agression de trop
L’émotion est vive après l’agression d’un enfant à Farino par un cambrioleur en fuite. Cette attaque, filmée, a déclenché un torrent de colère.
On vit dans l’insécurité
résume un auditeur, dénonçant une jeunesse « sans limites, toutes ethnies confondues ». Une auditrice ajoute :
Quand tu rentres dans une maison et que tu t’en prends à un enfant, tu franchis une ligne rouge.
Le communiqué des pompiers est sans appel :
Vous vous en prenez aux enfants, vous êtes des lâches.
Une autre auditrice alerte :
Un jour, un père de famille va vriller, et on ne pourra pas lui en vouloir.
La peur change de camp, mais la population, elle, vit sous pression permanente.
Parents dépassés, coutumiers oubliés : à qui la faute ?
Dans un discours lucide, une auditrice s’indigne :
L’État n’a jamais interdit aux parents d’éduquer leurs enfants. Arrêtez de vous cacher derrière les lois.
La mise en cause de l’autorité parentale est quasi unanime. Un auditeur renchérit :
T’as voulu un gosse, tu assumes.
Une autre pointe les absences :
Pendant que les mamans sont au bingo, les enfants sont livrés à eux-mêmes sur la route.
Mais la solution coutumière refait surface.
Il faut redonner aux coutumiers leur autorité, qu’ils rééduquent les jeunes
insiste un auditeur. À quoi une auditrice répond :
Il y a des conseils de famille qui fonctionnent sans attendre la loi.
En creux, c’est l’effondrement des relais sociaux, familiaux et communautaires qui est pointé du doigt.
La justice impuissante, les politiques absents
On attrape les délinquants, et on les relâche. Voilà la justice française.
Ce constat brutal revient dans plusieurs témoignages.
La justice est trop lente, trop douce, elle fait rire les jeunes
s’indigne un autre. Le sentiment d’impunité alimente la défiance. Et nourrit les appels à des mesures radicales, voire expéditives.
Internats, déracinement et fractures sociales
Un enfant qui grandit loin de ses parents est un enfant perdu
affirme un auditeur. Mais cette analyse est nuancée :
L’internat nous a forgés. C’était dur, mais ça nous a construits
témoigne une ancienne interne. Le problème n’est pas l’éloignement, mais l’absence de repères solides, de structures, de suivi. La vie chère et la précarité renforcent le malaise :
Avant, avec un SMIC, tu pouvais vivre. Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus d’espoir
souffle un intervenant.
Le problème, ce n’est pas Bougival ou l’indépendance. C’est : mon gosse, il va manger quoi demain matin ?
La fracture générationnelle devient aussi sociale et territoriale.
La jeunesse, coupable ou victime ?
Beaucoup refusent les raccourcis.
Tous les jeunes ne sont pas pourris. Il y a des mômes bien, mais on ne les voit pas
martèle une auditrice. Une autre alerte :
On infantilise les jeunes. On veut être trop gentils. Et on les perd.
La société, en voulant réparer les erreurs du passé, a désarmé les familles face aux dérives actuelles. Un auditeur résume :
Avant, une baffe, c’était normal. Aujourd’hui, tu vas en taule. Comment tu veux éduquer ?
La parole est libre, mais la tension est palpable.
Si on continue comme ça, c’est droit dans le mur. Et vite
L’appel à la responsabilité collective devient vital.
Médecine en crise et désertification sanitaire
En parallèle, un autre sujet inquiète : la santé. Une auditrice raconte avoir payé 7 000 F pour… du Doliprane.
Deux fois malade, deux fois la même réponse. On est pris pour des pigeons.
Et pendant ce temps, les urgences ferment dans le Nord.
On a prévenu, mais maintenant il ne faut pas pleurer
dit un auditeur excédé par l’hypocrisie générale. Un autre rappelle :
Les soignants ne veulent plus venir, ils ont peur.
L’insécurité n’épargne aucun secteur, et les habitants le paient au prix fort. Ceux qui brûlaient hier les bâtiments médicaux réclament aujourd’hui des soins.
Conclusion : Le pays au bord du précipice ?
Sur Océane FM, ce n’était pas une simple émission. C’était un miroir, brutal et sincère, de l’état de la Nouvelle-Calédonie. Les voix se succèdent, souvent cassées par l’émotion, toujours lucides. La peur gagne, la confiance recule. Et la colère monte.
Parents, coutumiers, juges, élus : chacun est sommé d’agir. Car si la société ne se ressaisit pas, ce ne sont pas des murs qu’on enterrerait. Ce seront des enfants.