Mercredi 23 juillet, le Conseil municipal du Mont-Dore a adopté douze délibérations budgétaires. Mais une absente de taille trouble les débats : la mémoire du 13 mai.
Entre décisions modificatives et subventions diverses, aucune ligne budgétaire pour les sinistrés du conflit. Pour l’opposition, c’est une insulte à la douleur des familles.
180 millions pour le fonctionnement, pas un sou pour les familles touchées
Le Conseil municipal a validé une enveloppe de 180 millions de francs CFP, répartie entre les budgets principaux, annexes (eau, ordures), et plusieurs programmes de financement.
Trois décisions modificatives majeures ont été adoptées : l’une sur le budget principal, deux sur les budgets annexes. Des crédits nouveaux sont affectés à la sécurisation des réservoirs d’eau potable de Limousin, Robinson et Saint-Michel.
Le Conseil a également autorisé le lancement de marchés publics pour la gestion des déchets municipaux et adopté les autorisations de programme nécessaires à ces investissements.
Mais nulle part, ni dans les décisions modificatives, ni dans les plans de financement, aucun soutien n’apparaît pour les victimes du 13 mai. Ce silence budgétaire révèle une fracture politique : pendant que la ville ajuste ses budgets, des familles attendent toujours une réparation, une aide ou, au minimum, une reconnaissance
Internet pour les écoles, oubli pour les sinistrés : deux poids, deux mesures ?
Parmi les décisions validées, figure une convention avec l’État pour équiper les écoles en outils numériques dans le cadre du programme ODI 5-2025. La démarche est saluée par la majorité municipale comme un investissement « pour l’avenir des enfants du Mont-Dore ».
Dans le même temps, les sinistrés du 13 mai, nombreux à être domiciliés dans la commune, ne voient aucune mesure dédiée. Pas de cellule municipale d’accompagnement, pas de budget social ciblé, ni même une mention en séance. Pour le groupe Générations Mont-Dore, l’écart entre les ambitions technologiques et l’oubli des drames humains est indécent.
Autres bénéficiaires de cette session : la Maison des Associations, les radios locales, les projets environnementaux. Autant de structures utiles à la vie communale… mais dont le financement contraste avec le mutisme sur la reconstruction des foyers détruits ou déplacés.
Générations Mont-Dore monte au créneau : « Zéro franc, c’est une faute morale »
« Toujours rien pour les victimes du 13 mai », tonne le groupe Générations Mont-Dore. Dans son explication de vote, Nina Julié, cheffe de file de l’opposition municipale dénonce
un budget indécent par son silence.
Selon eux, l’abandon des familles sinistrées est un choix politique, et non un oubli technique. Pour le parti d’opposition :
La solidarité communale doit s’appliquer à tous : que tous les Mont-Doriens, notamment les plus fragiles — et surtout ceux qui ont été victimes du 13 mai — soient pris en compte au Mont-Dore.
Le message est clair : la mairie ne peut pas faire l’économie d’un geste symbolique et concret envers ses propres administrés.
Au Mont-Dore, commune historiquement marquée par les fractures sociales, le traitement du 13 mai pourrait devenir un révélateur politique. À l’approche des échéances électorales, la mémoire des violences pourrait peser lourd dans les urnes.
Alors que la commune du Mont-Dore valide des budgets ambitieux, l’absence de mesures pour les victimes du 13 mai choque une partie de la population. L’opposition sonne l’alerte : pas de reconstruction possible sans justice et reconnaissance.