
Le ministre de l’Intérieur déclare la guerre aux engins de mortiers. Après le report à la dernière minute de son rendez-vous à l’Élysée, Bruno Retailleau s’est rendu au commissariat du XXe arrondissement ce jeudi 24 juillet. L’occasion de décorer un policier grièvement blessé à la main par l’un de ces dispositifs pyrotechniques et de détailler une série de mesures afin de les éradiquer, rapporte le Figaro. « Il faut resserrer les mailles du filet », a insisté le patron des Républicains, saluant l’action du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, présent à ses côtés et dont les services ont saisi 11 068 engins pyrotechniques et interpellé 170 personnes entre les 7 et 13 juillet derniers.
Face à la recrudescence des violences urbaines, le premier flic de France assume une ligne de fermeté. Devant les policiers parisiens, il a qualifié les mortiers d’artifice d’« arme de prédilection des barbares », dénonçant une « guérilla urbaine » dirigée contre les forces de l’ordre.
Visiblement affecté par les récents drames – un agent grièvement blessé à Béziers, un autre entre la vie et la mort après un tir de mortier dans la Manche –, Bruno Retailleau a prononcé un discours aux accents tranchants : « D’un côté, il y a la France qui s’engage, de l’autre la France qui s’ensauvage. D’un côté la France des héros, de l’autre la France des salauds. »
Un arsenal répressif élargi
Le ministre veut frapper vite et fort. Il a annoncé la présentation d’un projet de loi dès la rentrée pour renforcer l’arsenal répressif. La vente d’un engin pyrotechnique à un non-professionnel serait ainsi passible d’un an de prison, trois ans si la vente concerne un mineur ou passe par Internet. Le simple achat, la détention ou l’usage de ces dispositifs pourrait être puni de trois ans d’emprisonnement – cinq si l’objectif est de causer des dégradations.
Les préfets pourront également fermer plus facilement les commerces distribuant ces produits. Quant à la plateforme de signalement Pharos, elle se verra dotée d’un pouvoir de blocage des sites de vente illégale. Bruno Retailleau entend aussi agir au niveau européen. Lors du dernier conseil « Justice et affaires intérieures », il a proposé à ses homologues de mieux harmoniser la liste des engins interdits, dont bon nombre sont importés de Chine avant de transiter par la Pologne ou la République tchèque.