L’économie calédonienne donne des signes d’asphyxie. Le commerce extérieur s’effondre, victime du double choc nickel et insécurité.
Effondrement historique du commerce extérieur calédonien en 2025
Un trou commercial qui ne se comble pas
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : -36 % pour les importations, -44 % pour les exportations. Le premier trimestre 2025 restera comme un moment noir pour le commerce extérieur calédonien. Le solde commercial, toujours déficitaire, atteint -23,7 milliards F.CFP, et le taux de couverture dégringole à 53,9 %. Autrement dit : pour 100 francs d’importations, seuls 54 francs sont couverts par les exportations.
Une spirale que la Nouvelle-Calédonie connaît bien : le pays importe toujours plus qu’il n’exporte, et les crises successives (nickel, émeutes, perte de compétitivité) aggravent chaque trimestre un peu plus la dépendance extérieure.
Nickel : toujours le grand naufrage
Impossible de camoufler la réalité : les exportations liées au nickel s’effondrent de moitié. Ferronickel : -58 %. Minerai brut : -25 %. NHC : -42 %. L’usine du Nord est à l’arrêt, la SLN tourne au ralenti, et les cours mondiaux sont défavorables.
Dans le détail, les volumes exportés baissent autant que leur valeur. La désindustrialisation est en marche. Prony Resources limite les dégâts mais ne sauve pas la tendance. Et comme un symbole : même les crevettes et les thons plongent, faute d’avions réguliers vers le Japon.
Moins d’importations… faute de moyens
Certains se réjouiront de la baisse des importations. La réalité est moins glorieuse : le pays importe moins car il investit moins. Les machines, véhicules et outils chutent de 60 %. Les commandes en carburants fondent, impactées par l’arrêt de KNS. Et les produits manufacturés suivent la même pente : -35 %.
Le seul rebond concerne les boissons non alcoolisées, pour compenser la production locale détruite pendant les émeutes. L’économie tourne au ralenti, et la consommation avec elle.