La science française muscle son jeu en Océanie.
À la tête de l’IRD, Valérie Verdier entame une tournée stratégique en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu.
L’IRD rénové à Nouméa : un signal fort pour la science du Pacifique
Un milliard de francs CFP : c’est le montant injecté par l’État dans la rénovation énergétique du centre de l’IRD à Nouméa, inauguré en présence du haut-commissaire. Un chantier colossal, financé via le plan de relance, qui vise une meilleure performance énergétique et un cadre de travail plus durable pour les chercheurs.
Les bâtiments repensés ne sont pas qu’un atout environnemental : ils incarnent un nouvel élan scientifique.
Ce centre rénové permet de rêver plus grand pour nos travaux dans la région », a souligné la PDG de l’IRD.
Un outil de recherche modernisé, désormais taillé pour porter haut les ambitions de la France dans le Pacifique.
Dans ce centre, une douzaine d’unités de recherche croisent déjà disciplines et expertises. Et le bâtiment rénové devient un pôle de collaboration régionale, entre chercheurs français, calédoniens, océaniens et internationaux.
Une science au service des sociétés et des écosystèmes fragiles du Pacifique.
Une diplomatie scientifique assumée face aux bouleversements régionaux
Le déplacement de la dirigeante de l’IRD ne se limite pas à un symbole immobilier.
Accompagnée de son équipe de direction, Valérie Verdier engage une tournée diplomatique intense, entre Nouméa et Port-Vila.
Objectif : consolider les alliances de l’Institut avec tous les grands acteurs du développement scientifique en Océanie.
En Nouvelle-Calédonie, elle rencontrera successivement le haut-commissaire, les représentants du gouvernement, des provinces, du congrès, du Sénat coutumier, mais aussi des partenaires techniques clés : l’Ifremer, le Cirad, l’IAC, le CNRS, l’AFD, l’Institut Pasteur, le BRGM, la CPS et Météo-France.
Avec l’Université de la Nouvelle-Calédonie, elle discutera de la feuille de route du CRESICA, ce consortium qui coordonne la recherche locale.
À Port-Vila, elle ouvrira officiellement l’École d’été en sciences marines de l’Université nationale du Vanuatu : une passerelle scientifique stratégique dans une région géopolitiquement disputée.
Ce déploiement d’énergie traduit la volonté de l’IRD de peser davantage dans la résilience du Pacifique insulaire, face à la montée des eaux, à la précarité alimentaire, à la raréfaction de l’eau douce et aux menaces sanitaires.
Une recherche ancrée, inclusive, face aux défis du climat et de l’insularité
Depuis 1946, l’IRD est implanté en Nouvelle-Calédonie. Mais jamais, peut-être, sa présence régionale n’a été aussi stratégique.
En pleine transition climatique et géopolitique, l’Institut assume une recherche engagée, partenariale, de long terme. Il agit déjà aux Fidji, au Vanuatu, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Wallis-et-Futuna.
Les défis sont immenses : littoral menacé, sols fragilisés, biodiversité en danger, ressources halieutiques à bout de souffle.
À ces enjeux, l’IRD apporte des réponses intégrées à travers trois axes forts : environnement et ressources, environnement et société, environnement et santé.
Le tout, décliné en huit grands défis, allant de la sécurité alimentaire à l’eau comme bien commun, en passant par le concept global de One Health.
La science de la durabilité est désormais au cœur de sa mission.
Et c’est dans cet esprit que le nouveau centre rénové se veut aussi un lieu de co-construction et d’inclusion, à l’écoute des besoins des sociétés insulaires.
Une recherche conduite pour et avec les populations, affirme l’IRD.
Avec ce déplacement inédit, Valérie Verdier remet le Pacifique au centre de la carte stratégique de l’IRD.
À Nouméa comme à Port-Vila, la science devient un levier d’influence, de coopération et de résilience.
Dans un monde en mutation, l’IRD veut prouver que la recherche peut aussi faire géopolitique.