Les tensions s’exacerbent en mer du Japon. Pékin affiche sa puissance navale jusque dans les eaux stratégiques proches du Japon. Tokyo renforce sa surveillance face à une incursion chinoise inédite et symbolique.
Une première apparition qui alerte Tokyo
Le 24 juillet 2025, les forces japonaises ont observé pour la première fois un navire de sauvetage sous-marin chinois de classe Dakai, numéroté 841, à environ 330 km à l’ouest des îles Goto. Le bâtiment a ensuite franchi le détroit de Tsushima pour entrer en mer du Japon. Ce passage marque la première incursion connue de ce type de navire chinois dans cette zone sensible.
La Force maritime d’autodéfense japonaise (JMSDF) a immédiatement déployé des avions de patrouille maritime P‑1 depuis les bases de Kanoya et d’Atsugi, ainsi que le navire rapide JS Shirataka, afin d’assurer une surveillance rapprochée.
Une flotte chinoise en mouvement coordonné
Dans les mêmes heures, deux destroyers chinois de type 052D et un ravitailleur CNS Qiandaohu ont été repérés au large des îles Goto. Ces bâtiments ont eux aussi emprunté le détroit de Tsushima en direction de la mer du Japon. L’ensemble de ces mouvements illustre la présence navale croissante de la Chine dans des zones stratégiques proches des eaux japonaises.
Le navire de sauvetage de classe Dakai, entré en service en 2024, est conçu pour soutenir les opérations sous‑marines à longue distance. Sa présence aussi loin de la Chine souligne la volonté de Pékin de projeter ses capacités de soutien sous‑marin au‑delà de ses mers côtières.
Un contexte de tensions régionales accrues
Ces transits chinois interviennent alors que la Russie mène l’exercice naval July Storm, impliquant les flottes du Nord, du Pacifique, de la Baltique et de la mer Caspienne. Le Japon redoute que ces mouvements traduisent une coopération navale renforcée entre Pékin et Moscou dans la région.
Du côté chinois, des experts militaires cités par la presse officielle insistent sur le caractère légal et routinier de ces navigations, menées selon le droit international. Pékin considère ces passages comme des entraînements standards dans le cadre de ses déploiements en eaux lointaines.
Un signal stratégique envoyé à la région
Pour Tokyo, cette première apparition d’un navire de sauvetage sous-marin chinois dans le détroit de Tsushima constitue un message clair : la Chine développe et projette ses moyens navals jusque dans le Pacifique Nord. Cette capacité supplémentaire pourrait faciliter des opérations sous‑marines prolongées dans des zones proches du Japon, mais aussi des routes maritimes stratégiques reliant la Russie et l’océan Pacifique.
Ce passage s’inscrit dans la continuité d’une activité navale chinoise accrue depuis 2024, Pékin ayant déjà envoyé des bâtiments de surveillance et de guerre jusque dans la mer du Japon et la mer de Béring.