Deux ennemis historiques viennent de sceller une poignée de main qui semblait impensable. Et pendant ce temps, chez nous, certains signent des accords pour mieux les renier quelques semaines plus tard…
Une paix historique au Caucase
Sous l’œil satisfait de Donald Trump, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont annoncé à Washington mettre fin à des décennies de conflit. Les dirigeants Ilham Aliev et Nikol Pachinian ont signé une déclaration commune prévoyant l’arrêt définitif des hostilités, l’ouverture de relations commerciales et diplomatiques, et le respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.
Le président américain, qui se rêve en prix Nobel de la paix, a également obtenu la création d’une zone de transit stratégique — la « Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale » — reliant l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan via l’Arménie.
Des félicitations… et des arrière-pensées
La Turquie a salué une « avancée déterminante », la France a parlé de « normalisation des relations », et les États-Unis se sont félicités d’affaiblir au passage la Russie, la Chine et l’Iran. Trump a profité de la cérémonie pour lever des restrictions sur la coopération militaire avec Bakou, consolidant ainsi l’influence américaine dans cette région riche en hydrocarbures.
L’Azerbaïdjan, vainqueur militaire, reste ferme : l’Arménie devra modifier sa Constitution pour renoncer définitivement à toute revendication sur le Karabakh. Pachinian a promis un référendum constitutionnel en 2027, malgré les profondes divisions internes sur la perte de ce territoire.
Un message au-delà du Caucase
Ce traité n’efface pas les blessures, mais il engage deux pays ennemis à respecter leur signature. Une leçon qui pourrait inspirer certains acteurs politiques ici, en Nouvelle-Calédonie : quand on signe un accord, on l’assume au lieu de faire marche arrière dès que le vent tourne.
La stabilité ne naît pas des promesses jetées au vent, mais de la parole tenue, même quand elle coûte politiquement.