Loin des discours creux, la Nouvelle-Calédonie investit dans la relève scientifique.
L’Institut Pasteur local s’impose comme un acteur clé pour former les talents qui, demain, protégeront notre santé.
Un vivier de talents en pleine émergence
En 2025, l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (IPNC) a ouvert ses portes à plus d’une dizaine de stagiaires, venus des universités, des filières médicales et même de cursus doctoraux en sciences. Objectif : transmettre un savoir concret et former des scientifiques opérationnels dans les domaines stratégiques pour le territoire.
Sous la houlette des équipes spécialisées — leptospirose, arboviroses, entomologie médicale, bactériologie environnementale, épidémiologie et bioactivité des substances naturelles —, ces jeunes talents ont plongé au cœur de la recherche appliquée.
Ils ont appris à développer leurs compétences, mais aussi à contribuer directement à des projets vitaux pour la Nouvelle-Calédonie : surveillance sanitaire, lutte contre les épidémies, protection de l’environnement.
Cet engagement n’est pas un simple stage d’observation : l’IPNC fait le choix de responsabiliser ses stagiaires. Chaque mission est calibrée pour répondre à un enjeu réel, dans une logique de service public scientifique assumée.
Une mission stratégique pour la santé publique
L’IPNC ne se contente pas de former : il agit. Ses missions prioritaires s’articulent autour de trois axes clairs.
D’abord, développer des recherches ciblées sur les problèmes de santé publique locaux, régionaux et internationaux, grâce à une approche multidisciplinaire et à un maillage solide avec le réseau international des Instituts Pasteur.
Ensuite, partager son expertise avec les autorités sanitaires calédoniennes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Communauté du Pacifique (CPS) pour anticiper les risques épidémiques. Dans un territoire où les échanges avec l’Australie et l’Asie sont constants, la vigilance est permanente. L’IPNC est ainsi membre actif du Réseau Océanien de Surveillance en Santé Publique.
Enfin, participer à la formation continue des scientifiques : cours spécialisés, accueil de stagiaires, partenariats universitaires. La coopération académique est au cœur de cette stratégie, afin de créer un écosystème scientifique durable sur le territoire.
L’alliance entre science et savoirs traditionnels
Parmi ses initiatives phares, l’IPNC a co-piloté en 2024 le Diplôme Universitaire en Ethnomédecine, en partenariat avec l’Université de Nouvelle-Calédonie et l’Institut de Recherche pour le Développement. Ce programme unique allie médecine traditionnelle et médecine moderne, en valorisant les plantes médicinales locales.
Les étudiants apprennent à identifier les espèces végétales utilisées dans la pharmacopée océanienne, à comprendre leurs usages thérapeutiques et à appliquer les règles strictes de pharmacovigilance et de respect de la propriété intellectuelle.
Ce travail dépasse le simple cadre universitaire : il offre de nouvelles perspectives thérapeutiques et permet de renforcer le lien entre patrimoine culturel et recherche scientifique. Une manière concrète de préserver les savoirs ancestraux tout en garantissant l’adaptation de ces savoirs aux normes modernes.
Dans un contexte mondial marqué par la multiplication des crises sanitaires, la Nouvelle-Calédonie ne peut pas se permettre de dépendre uniquement de ressources extérieures. L’IPNC apporte une réponse souveraine, en préparant les professionnels de santé publique de demain.
Chaque stagiaire formé est un maillon supplémentaire dans la chaîne de sécurité sanitaire du territoire. Chaque programme, du suivi des arboviroses à l’étude des plantes médicinales, contribue à protéger la population tout en affirmant la place de la Nouvelle-Calédonie dans la recherche internationale.
En misant sur la jeunesse et l’excellence scientifique, l’IPNC prouve qu’un petit territoire peut jouer un rôle majeur dans le concert mondial de la santé.