À Koné, ce mercredi après-midi, le campus universitaire de Baco a accueilli la restitution du séminaire de recherche du projet DiversitÉS. Porté par l’Université de Nouvelle-Calédonie en partenariat avec l’IRD et le CNRS, ce programme ambitieux veut faire de la diversité biologique, culturelle et linguistique de la province Nord un moteur de transformation. Au cœur des échanges : un défi clair, réconcilier développement économique et préservation de l’environnement, tout en rapprochant la science des populations.
Un projet scientifique ancré dans les priorités locales
L’initiative vise à poser des questions de recherche directement liées aux besoins de la province Nord. Pendant trois ans, des chercheurs de l’Université de Liège viendront sur le terrain pour approfondir les connaissances locales.
Nous voulons préserver la biodiversité tout en renforçant le lien entre valorisation des ressources naturelles et bien-être des habitants
a rappelé l’un des intervenants.
Quatre axes stratégiques émergent :
- Diversification économique respectueuse de l’environnement.
- Création de nouvelles filières durables.
- Conciliation entre croissance et qualité de vie.
- Gouvernance des ressources naturelles.
Ces thèmes ne sont pas seulement techniques. Ils portent aussi une dimension humaine forte : rapprocher collectivités et citoyens de la recherche, et briser les cloisonnements qui freinent l’efficacité.
Un investissement massif pour un changement durable
Ce programme bénéficie d’un financement de 1,8 milliard de francs CFP dans le cadre du Plan d’investissement France 2030. Un engagement conséquent qui illustre la volonté de l’État de faire de la province Nord un territoire pilote en matière de développement durable.
Cet investissement est un signal fort : la science doit servir concrètement aux territoires
souligne un participant au séminaire. Le projet prévoit la mise en place d’outils d’évaluation, de formations locales et de passerelles entre chercheurs, entreprises et collectivités. Objectif : que les résultats ne restent pas dans les laboratoires, mais soient appliqués sur le terrain.
Science, société et cohésion
Au-delà des enjeux environnementaux et économiques, ce projet ambitionne de renforcer la cohésion sociale. La diversité culturelle et linguistique est perçue comme un atout pour créer des ponts entre les communautés et favoriser un dialogue durable autour des ressources naturelles.
La priorité, c’est de rapprocher les Calédoniens et de créer un langage commun entre science et population
insiste un membre du comité. Cet ancrage sociétal pourrait faire de la Province Nord un exemple régional, où savoir scientifique et savoirs traditionnels s’enrichissent mutuellement.
Avec un financement inédit et une feuille de route claire, le projet Diversité en Province Nord illustre la volonté de penser le développement autrement. Unir la préservation de l’environnement, l’essor économique et le lien social n’est pas une utopie, mais une nécessité. Reste à voir si cette ambition saura, dans trois ans, se traduire en résultats concrets pour les habitants et leur territoire.