Deux figures politiques que tout oppose viennent de briser la glace diplomatique.
L’Alaska devient, le temps d’une journée, l’épicentre d’un bras de fer mondial.
Un retour sur la scène internationale pour Moscou
Le 15 août 2025 restera dans les mémoires comme un moment où Washington et Moscou ont tenté de rouvrir un canal direct après des années de rupture. Donald Trump, en président américain pragmatique, est allé personnellement accueillir Vladimir Poutine sur le tarmac d’Anchorage, rompant avec des mois d’isolement imposé au Kremlin depuis l’invasion de l’Ukraine.
Arrivé à l’heure sur le sol américain, le chef du Kremlin a été reçu par des applaudissements appuyés et une poignée de main prolongée. Les deux dirigeants ont ensuite rejoint « The Beast », la limousine présidentielle, pour gagner le lieu des discussions.
Cette sixième rencontre entre les deux hommes n’avait pas pour objectif d’inclure l’Ukraine à la table des négociations, mais de sonder, loin des caméras, la possibilité d’une sortie de crise. La symbolique est forte : l’Amérique et la Russie discutent à nouveau face à face, un geste que l’Europe observe avec méfiance.
Un sommet sous haute tension diplomatique
Initialement prévu en tête-à-tête, le dialogue a finalement inclus les principaux conseillers des deux camps. Côté américain, Steve Witkoff, émissaire spécial pour les missions de paix, et Marco Rubio, secrétaire d’État, étaient présents. Moscou alignait son vétéran des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le conseiller diplomatique Iouri Ouchakov.
Le Kremlin tablait sur plus de six heures de discussions, mais Donald Trump assurait qu’en « quelques minutes », il saurait si un accord était possible. Les enjeux étaient clairs : sonder la volonté russe de négocier et tester les marges d’un compromis.
La Maison-Blanche espérait, en cas de succès, ouvrir la voie à un sommet tripartite avec Volodymyr Zelensky, toujours en Alaska, afin de poser les bases d’un règlement politique. Mais côté russe, le ton restait prudent : Lavrov rappelait que Moscou « ne faisait aucune prédiction » et entendait exposer sa position de manière ferme.
Pendant ce temps, la guerre continue en Ukraine
Sur le terrain, la guerre ne connaît pas de trêve. Alors que les deux dirigeants échangeaient en Alaska, Kiev annonçait avoir repris six villages dans la région de Pokrovsk, un secteur stratégique de l’est. Les forces ukrainiennes affirmaient avoir stoppé une avancée rapide de l’armée russe, marquant un coup d’arrêt aux gains territoriaux enregistrés par Moscou ces derniers jours.
Cette reprise militaire intervient comme un contrepoint à la rencontre Trump-Poutine : pendant que les diplomates parlent, les forces armées poursuivent leur combat. La guerre en Ukraine, entamée en février 2022, reste un dossier explosif où chaque victoire tactique ou chaque geste diplomatique est scruté.
Si l’Alaska est devenue le théâtre d’un épisode diplomatique inédit, c’est bien sur le sol ukrainien que se joue, jour après jour, la réalité de ce conflit. Le 15 août 2025 n’a peut-être pas mis fin aux hostilités, mais il a rappelé que, même au plus fort des tensions, la diplomatie peut parfois reprendre la parole.