Naviguer sur les eaux turquoise du lagon calédonien est un privilège. Mais c’est aussi une responsabilité. Le Guide de la sécurité en mer 2024, publié par la Direction des affaires maritimes et le COSS-NC, dresse la liste des réflexes indispensables pour tout marin, du plaisancier occasionnel au pêcheur chevronné. Objectif : réduire les accidents et protéger un environnement marin exceptionnel.
Préparer sa sortie : le bon sens marin avant tout
La première règle tient en deux mots : anticiper et respecter. Chaque navire a ses limites, capacité d’emport, puissance moteur, distance d’éloignement d’un abri, qu’il faut connaître et appliquer scrupuleusement.
Un problème qui se surmonte à plusieurs est difficilement gérable seul en mer
rappelle le guide. Avant de partir, il faut :
- Consulter la météo et les avis aux navigateurs.
- Prévenir un proche de sa destination et de son horaire de retour.
- Vérifier l’état de son matériel, du gilet de sauvetage à la VHF.
Même un ciel bleu peut virer à l’orage en quelques heures. Ne jamais sous-estimer les vents de terre, capables de pousser un bateau au large et de rendre le retour périlleux.
Matériel et conformité : la sécurité avant le confort
L’équipement varie selon la distance d’éloignement : dotation basique jusqu’à 2 milles, côtière jusqu’à 6 milles, hauturière au-delà. Gilets de sauvetage, moyens lumineux, extincteurs, trousse de secours et compas magnétique sont les incontournables.
Un gilet mal ajusté ou inadapté à la morphologie peut coûter une vie
insiste le document. Le navire doit aussi répondre aux normes de sa catégorie de conception (A, B, C ou D) pour résister aux conditions de mer prévues. Le chef de bord reste responsable de la planification des abris et du choix du mouillage.
Communication et sauvetage : savoir alerter efficacement
En cas de problème, le réflexe est simple : canal 16 VHF ou composer le 16 depuis un téléphone. Les informations à transmettre sont précises : position, description du navire, nombre de personnes à bord, nature de la détresse et assistance demandée.
Chaque minute gagnée augmente les chances de sauver des vies
souligne le COSS-NC. La VHF avec appel sélectif numérique (ASN) reliée au GPS permet d’envoyer automatiquement sa position aux secours. Les balises de détresse EPIRB ou PLB, bien enregistrées et entretenues, sont un atout majeur pour les navigations isolées.
Balisage et règles de navigation : éviter l’accident
Bouées, feux, drapeaux : connaître le langage maritime permet d’éviter les abordages. Les règles du RIPAM imposent, par exemple, au navire à moteur de s’écarter des voiliers et bateaux de pêche.
Une manœuvre franche et claire vaut mieux qu’un doute prolongé
rappelle le guide. Dans les 300 mètres du rivage, la vitesse est limitée à 5 nœuds. Les chenaux et zones réservées doivent être respectés pour protéger baigneurs et pratiquants de sports nautiques.
Protection de l’environnement : un devoir partagé
Le guide insiste sur la nécessité de pêcher durablement : respecter tailles minimales, quotas, espèces protégées, et éviter la vente illégale de la pêche de loisir.
Naviguer, c’est aussi protéger les récifs, les herbiers et la faune marine
précise la DAM-NC. Cela passe par des gestes simples :
- Utiliser des produits d’entretien biodégradables.
- Éviter de rejeter carburants ou déchets à la mer.
- Privilégier l’amarrage sur corps-mort plutôt que l’ancre sur corail.
Le Guide de la sécurité en mer 2024 n’est pas un simple rappel administratif : c’est un outil concret pour sauver des vies et préserver le lagon. De la météo au mouillage, du gilet au pavillon, chaque détail compte. Naviguer en Nouvelle-Calédonie, c’est conjuguer liberté et responsabilité. Ceux qui l’oublient mettent en danger non seulement leur équipage, mais aussi un patrimoine naturel unique.
Le guide en cliquant sur le lien ci-dessous:
https://gouv.nc/…/web_-_guide_securite_en_mer_2024.pdf