Un signal d’alerte sanitaire en métropole, mais une réponse de qualité locale.
Alors que la listériose inquiète la France hexagonale, la Nouvelle-Calédonie met en avant ses labels agricoles et halieutiques, gages de sécurité et de traçabilité.
Des signes de qualité pour protéger les consommateurs
Le 6 août dernier, la Chambre d’agriculture et de la pêche de Nouvelle-Calédonie (CAP-NC) a publié son Mémento SIQO 2024. Derrière ce sigle technique – Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine – se cache un outil stratégique. L’objectif est de garantir au consommateur une alimentation locale plus sûre, contrôlée et valorisée.
Au total, cela représente 6 000 tonnes de produits certifiés et plus de 2 720 hectares de surface agricole utile. Une dizaine de filières sont concernées, allant des cultures maraîchères aux produits de la mer, en passant par l’élevage et l’horticulture. Face aux scandales alimentaires qui secouent régulièrement l’Europe, la Nouvelle-Calédonie mise sur une politique offensive : renforcer la confiance dans son agriculture et protéger le travail des producteurs locaux.
Des labels structurés et dynamiques
Parmi les filières phares figure l’Agriculture responsable, avec 34 exploitations certifiées et plus de 2 800 tonnes de production. En 2024, l’association REPAIR a enregistré un record avec 84 adhérents, preuve de la vitalité du label.
Autre succès : le Bio Pasifika, porté par l’association Bio Calédonia. Avec 230 adhérents, dont 159 producteurs, la filière progresse malgré les contraintes d’approvisionnement. La production atteint 321 tonnes, avec un accent mis sur le végétal (61 %).
Côté élevage et avicole, le label Certifié authentique encadre 30 adhérents, principalement dans la filière volaille fermière. La production, avoisinant les 74 tonnes de poulet fermier, a toutefois connu une baisse en 2024 (–12,9 %). La filière s’adapte, notamment via des audits internes et des recensements d’éleveurs.
Enfin, la Pêche responsable, côtière et hauturière, témoigne d’une professionnalisation croissante : 14 palangriers, 2 ateliers de transformation et près de 2 740 tonnes de thon valorisées. Le message est clair : pas question de brader la qualité dans une filière stratégique pour l’économie et la sécurité alimentaire.
Une stratégie tournée vers l’avenir
La CAP-NC et son service SIQO ne se contentent pas de délivrer des labels. Ils accompagnent les producteurs dans leur structuration, leur commercialisation et leur visibilité. Des audits de terrain, des outils de communication ciblés et des événements comme CAP sur la pêche permettent de mieux relier production locale et consommation responsable.
Avec ces outils, la Nouvelle-Calédonie défend un modèle où la traçabilité n’est pas un slogan mais une réalité. Dans un contexte où la listériose rappelle les dangers d’une mondialisation alimentaire dérégulée, l’archipel choisit la voie de la rigueur et de la proximité.
Ces chiffres et cette stratégie démontrent que la souveraineté alimentaire n’est pas qu’un discours : c’est un choix politique et économique qui protège la santé publique et renforce la valeur ajoutée locale.