Une panne technique lors d’un passage télévisé, et voilà le FLNKS qui crie au complot. Dimanche 17 août, le mouvement indépendantiste a dénoncé un « brouillage » intervenu pendant l’intervention d’un de ses représentants sur la télévision publique. Un incident aussitôt qualifié d’« inacceptable » par le Bureau politique du FLNKS, qui exige la rediffusion intégrale de l’entretien.
Quand la victimisation devient stratégie
À lire leur communiqué, on croirait à une opération de censure orchestrée depuis Paris. En réalité, il s’agissait d’un simple problème technique, rapidement corrigé. Mais pour le FLNKS, chaque contretemps est désormais l’occasion d’alimenter le discours victimaire : persécution, muselage, atteinte à la parole kanak… La mécanique est bien rodée, mais elle en dit long sur un mouvement qui n’a plus rien à proposer d’autre que la suspicion permanente.
Du projet politique au réflexe complotiste
Depuis le rejet de l’accord de Bougival, le FLNKS a basculé dans une logique de refus systématique. Plus de négociation, plus de compromis : seulement des accusations, des menaces et une radicalité qui isole un peu plus ses dirigeants. Quand il ne s’agit pas d’appeler au boycott d’événements populaires, ce sont les médias qui deviennent la cible d’une paranoïa sans fin. À force de voir des « mains invisibles » partout, le FLNKS se décrédibilise et tourne en dérision le combat qu’il prétend mener.
Rejet, violence et caricature
Car derrière ces postures se cache une réalité : le mouvement indépendantiste, miné par ses divisions internes et son incapacité à parler à sa jeunesse, n’a plus de projet politique crédible. Il ne lui reste que la dénonciation, la surenchère et parfois la violence, comme l’ont tristement rappelé les émeutes de 2024. En accusant la télévision publique de « brouillage », le FLNKS illustre sa dérive : celle d’un parti qui, faute de construire, se contente de détruire et de caricaturer.
Le FLNKS se présente en victime, mais c’est bien lui qui fabrique le blocage. À force de ne rien proposer d’autre que le rejet, il s’exclut lui-même du jeu démocratique et politique. La Nouvelle-Calédonie, elle, a besoin de solutions et de perspectives, pas d’un parti enfermé dans ses obsessions complotistes.