Un vent de colère souffle sur la Nouvelle-Calédonie. La réforme fiscale et sociale votée au Congrès le 14 août met le feu aux poudres.
Un plan de réformes dénoncé comme une austérité déguisée
Adopté à une courte majorité par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, le plan du gouvernement d’Alcide Ponga est présenté comme une réforme sociale et fiscale nécessaire. Mais pour la CSTC-FO, il s’agit d’un véritable plan d’austérité qui frappe d’abord les familles, les salariés et les retraités.
Le syndicat dénonce la réduction des allocations familiales de 5 000 F CFP par enfant et par mois, soit une perte annuelle de 180 000 F CFP pour une famille de trois enfants.
Comment remplir le frigo quand on retire ce qui servait à acheter du lait, des légumes ou des fournitures scolaires ? ! interroge la centrale syndicale.
Les classes moyennes sont également mises à contribution avec la suppression d’une réduction d’impôt redistributive. Pour un couple avec deux enfants, la facture grimpera de 40 000 à 55 000 F CFP par an, un coup de massue dans un contexte de vie chère déjà insupportable.
Les plus fragiles en première ligne face à la réforme
La réforme frappe aussi les allocations de solidarité, touchant directement les chômeurs et les foyers en difficulté. Plus de 7 000 Calédoniens en situation de handicap voient leurs aides amputées, une décision qualifiée de brutale par le syndicat.
Le secteur de la santé n’est pas épargné : ticket modérateur de 100 F CFP par consultation, franchise de 500 F CFP sur les transports sanitaires et limitation des prescriptions. Pour la CSTC-FO, ces mesures sont une « atteinte directe au droit fondamental à la santé ».
L’inquiétude gagne aussi les retraités. Dès 2026, la CAFAT ne pourra plus verser les pensions à 40 000 personnes. Après une vie de travail, beaucoup se demandent s’ils auront réellement droit à une retraite.
Entreprises allégées, familles étranglées
Pendant que les ménages subissent les coupes, les entreprises voient leurs impôts baisser. L’impôt sur les sociétés passe de 30 % à 21 %, soit une perte estimée à 6 milliards F CFP de recettes. Les nouvelles sociétés bénéficieront de trois ans d’exonération et les importateurs de baisses de droits de douane.
Les 2 % du Fonds Social de l’Habitat sont réinjectés, faisant payer aux salariés des erreurs de gestion. Dans le même temps, les indemnités et frais de déplacement des élus dépassent toujours un demi-milliard CFP par an, sans être remis en cause.
Face à ce contraste, la CSTC-FO lance un mot d’ordre clair :
Résister, Revendiquer, Reconquérir
Elle appelle tous les militants, salariés, chômeurs, retraités et jeunes à participer aux assemblées générales des 25, 26 et 27 août à la Maison des Syndicats de la Vallée du Tir. Objectif : construire une réponse collective face à ce qu’elle considère comme une attaque frontale contre les droits sociaux.