Crise, émeutes, défiance… et pourtant, certains Calédoniens n’ont jamais cessé d’avancer. Quatre trentenaires – Hugo Vilbesset, Cassandre Higuero, Julien Noël et Maimiti Avetand – signent aujourd’hui une reconnaissance nationale : leur société AEDES Property est publiée dans Forbes. Le message est clair : on peut naître en Nouvelle-Calédonie, traverser la tempête et s’imposer par le travail. Leur promesse ? Rendre l’immobilier de prestige à Bali accessible dès 25 000 €, en misant sur un modèle participatif, une exécution rigoureuse et une vision “conscious living” qui privilégie l’immersion, l’éco-conception et une élégance sobre.
Bali, plus qu’une carte postale : un marché qui accélère
Bali n’est pas qu’un décor de rêve : c’est un écosystème économique en plein essor. En 2024, l’île a accueilli 6,3 millions de visiteurs internationaux, soit une hausse de 20 % sur un an. L’attractivité ne se résume plus au tourisme saisonnier : elle s’étend à l’hospitalité haut de gamme, aux séjours bien-être, aux expériences “lifestyle”. Les autorités poussent la modernisation : projet de ligne de métro reliant l’aéroport aux zones stratégiques de la côte ouest, second aéroport envisagé au nord, nouvelle marina et réglementation plus exigeante pour élever la qualité du tourisme. Résultat : un marché porté par des flux structurels, avec une demande soutenue pour des produits soignés et bien gérés.
Un modèle qui casse les codes de l’investissement
L’approche d’AEDES est lisible : un ticket d’entrée à 25 000 €, un accompagnement clé en main (juridique, fiscal, bancaire), une gestion locative intégrale une fois le bien livré, et un reporting mensuel. Les rendements sont annoncés entre 12 % et 18 % nets, à considérer pour ce qu’ils sont : des objectifs d’exploitation fondés sur l’emplacement, la conception et la discipline opérationnelle. L’intérêt ne tient pas qu’aux chiffres : il tient à la qualité d’exécution, à la cohérence produit-marché, et à la capacité à adresser une clientèle internationale exigeante.
Nyanyi, la “prochaine vague” de la côte ouest
Plutôt que d’affronter la saturation de Canggu et de Seminyak, AEDES mise sur des zones émergentes dans leur prolongement naturel. Nyanyi concentre ce nouvel élan : authenticité, sérénité, investissements privés, écoles internationales, lieux de vie, nouvelles résidences de luxe. C’est là qu’AEDES installe sa signature : architecture immersive, matériaux responsables quand c’est pertinent, et service pensé pour la performance à long terme.
Deux vitrines qui posent la marque : ULIN et LAROSE
VILLAS ULIN, d’abord : six villas indépendantes d’environ 300 m² chacune, piscines privées, vues dégagées sur jungle et rivière. Le parti-pris est assumé : préférer l’immersion au bling-bling, offrir des volumes généreux et un rapport intime au site. L’investissement est ouvert de manière participative à partir de 25 000 €, les travaux sont lancés pour une livraison annoncée fin 2026.
Vient ensuite LAROSE, un éco-resort de cinq bungalows en bambou aux formes organiques, au cœur d’un jardin botanique : espaces dédiés au bien-être, à une expérience healthy et à une hospitalité qui raconte un lieu, pas seulement une nuitée. Deux produits, deux cibles complémentaires, une même exigence : esthétique, durabilité et efficacité d’exploitation.
La locomotive silencieuse des “digital nomads”
Bali attire chaque année davantage de travailleurs à distance, freelances et entrepreneurs globaux. Ces digital nomads ne viennent pas seulement pour le climat : ils recherchent une qualité de vie, des écosystèmes créatifs, des espaces de coworking, une communauté internationale et une hospitalité à la hauteur de leurs usages. Cette demande “long séjour, haut niveau de service” pousse l’offre vers plus de design, plus de confort, plus de professionnalisation. C’est précisément la niche qu’explore AEDES : un produit premium pensé pour des séjours flexibles, connectés, et une expérience soignée de bout en bout.
D’une île à l’autre : ce que cette réussite dit de la Calédonie
La parution dans Forbes n’est pas une médaille à accrocher au mur : c’est un levier. Elle valide un positionnement, crédibilise une méthode, accélère une trajectoire. Elle rappelle surtout une vérité simple : la valeur naît de l’exécution. En misant sur Bali – moteur touristique mondial – et en y apportant une signature calédonienne exigeante, AEDES montre qu’on peut transformer l’adversité en opportunité. Ici comme là-bas, la clé est la même : voir juste, construire bien, livrer à l’heure. C’est ainsi que l’ambition calédonienne change d’échelle.
Entretien avec Hugo Vilbesset
La Dépêche : Comment ça se passe depuis le 13 mai dernier ?
Hugo Vilbesset : Honnêtement, on a tous connu un arrêt brutal des prises de commandes. Heureusement, avant cette date, on avait signé beaucoup de chantiers, ce qui nous a donné un carnet de commandes solide. Depuis, on tient encore, mais l’activité diminue mois après mois. On n’a aucune visibilité : aucun chantier ne redémarre, et côté privé, plus personne ne veut investir vu la conjoncture et la situation politique. Sur le public, il ne sort quasiment rien. L’argent annoncé, on ne sait pas où il est…
La Dépêche : Pourquoi développer à Bali ?
Hugo Vilbesset : Cela fait des années qu’on souhaite se diversifier et s’exporter un peu. Les émeutes n’ont pas déclenché cette stratégie, mais elles l’ont clairement accélérée. On a très vite compris qu’il faudrait longtemps pour que l’économie locale reparte et que des projets ressortent, donc il a fallu agir vite pour nous sauver et sauver nos entreprises. Concrètement, à Bali, on construit des villas de luxe, et pas seulement : aussi des éco-resorts et, plus largement, de l’immobilier.
Notre particularité, c’est de proposer deux manières d’investir. La première : en propriété propre, pour quelqu’un qui veut sa villa, à partir d’un budget d’environ 200 000 € (23,8 MXPF). On trouve le terrain, on construit la maison et on assure ensuite le management une fois livré. La seconde : l’investissement participatif, à partir de 25 000 € (3 MXPF), dans des projets que nous portons et concevons de A à Z. Là, c’est un investissement totalement passif : on s’occupe de tout. Nous annonçons une rentabilité moyenne de 12 à 18 % net. En ce moment, nous avons deux projets en cours, ULIN et LAROSE, avec des rentabilités cibles autour de 16 % net.
La Dépêche : As-tu confiance en l’avenir en Nouvelle-Calédonie ?
Hugo Villebesset : Oui, parce qu’on est entrepreneurs, donc positifs par nature : on veut aller de l’avant et on croit au pays. Mais factuellement, cela fait un an et demi que les émeutes ont eu lieu, et on n’a pas avancé ; on a même reculé. On ne peut pas rester attentistes. Bali est une opportunité exceptionnelle, très dynamique, avec des gens qui ont envie de travailler et des investisseurs au rendez-vous.
Nos projets en Calédonie dépendront de ce qui se passe. Nous ne sommes pas porteurs de projets, nous sommes constructeurs : s’il n’y a pas de projets qui sortent, nous ne ferons rien non plus, malheureusement.
Des projets privés qui devaient démarrer sont repoussés encore et encore. Rien n’avance, et c’est compréhensible : qui veut prendre le risque dans un moment pareil ? Il faut absolument que les politiques et l’État reprennent la main et redonnent confiance. Il n’y a pas d’autre voie.