En Nouvelle-Calédonie, les coups de gueule ne concernent pas seulement la politique ou la vie chère. Ce sont parfois les petits faits du quotidien qui cristallisent la colère. Et dans ce registre, la cantine scolaire est devenue un symbole des dérives administratives. Derrière les règlements, ce sont les enfants qui trinquent, victimes d’un système jugé absurde et déconnecté.
Retard de paiement : sanction immédiate
Un père témoigne, révolté :
J’ai payé la cantine de mes enfants avec un jour de retard. Résultat, ils n’ont pas mangé… mais j’ai quand même été facturé
Pour lui, cette situation est incompréhensible : les repas ont été préparés, mais ses enfants ont été exclus, comme si la punition devait d’abord s’appliquer aux plus vulnérables.
Une auditrice abonde :
On sanctionne les familles pour quelques heures de retard, mais qui punit ceux qui encaissent mal ou se trompent de facture ?
Une administration accusée de froideur
Ces histoires ne relèvent pas de simples erreurs de gestion. Elles traduisent un malaise plus profond.
C’est toujours la même logique : l’administration n’adapte rien, elle applique
s’agace une autre mère de famille. Pour beaucoup d’auditeurs, l’État et ses services n’assurent plus leur mission de service public :
On paie pour être maltraités. On sanctionne les citoyens au lieu de les aider
résume un intervenant amer.
Un climat de méfiance généralisée
Ces incidents nourrissent un sentiment grandissant : la défiance envers les établissements scolaires. La colère n’est pas seulement financière, elle est morale.
Quand un enfant se retrouve sans repas à cause d’un retard de paiement, c’est toute une société qui échoue
dénonce un auditeur. Au-delà de la cantine, ce dysfonctionnement illustre une inquiétude plus large : la peur que les règles écrasent le bon sens, et que les citoyens soient traités comme des numéros plutôt que comme des personnes.
Les témoignages sur la cantine scolaire en disent long : la bureaucratie calédonienne semble devenue un monstre froid, incapable de souplesse et d’humanité. Derrière une journée de retard, ce sont des enfants qui paient le prix fort. Une situation qui appelle une question simple : à quand une administration au service des familles plutôt qu’à leur encontre ?