L’Église calédonienne se prépare à un tournant décisif. Après plusieurs mois de réflexions et de débats, un audit pastoral et missionnaire est lancé pour dessiner l’avenir du diocèse de Nouméa.
Vers une Église forte, unie et enracinée dans la société calédonienne
Au cœur du Mont Mou, prêtres et diacres se sont retrouvés fin juillet aux côtés de Mgr Susitino Sionepoe. De cette session pastorale, un document clé est né : « État des lieux 2025 ». Ce texte, envoyé à toutes les paroisses du territoire, vise à dresser un tableau clair des forces et des faiblesses du diocèse.
L’objectif est simple mais ambitieux : permettre à l’archevêque d’avoir une vision précise de la vie ecclésiale. Les retours, attendus pour le 26 octobre 2025, seront étudiés par un comité de pilotage diocésain composé de laïcs du Nord, des Îles et du Sud. Ce travail de terrain aboutira à un Conseil Pastoral Diocésain exceptionnel, les 15 et 16 novembre prochains au Mont Mou.
Dans une société traversée par des doutes identitaires, les fractures sociales et les remises en cause de la France, l’Église catholique entend rappeler son rôle central : unir, transmettre et défendre les valeurs chrétiennes au service du bien commun.
Un processus synodal dans la continuité de l’Église universelle
La démarche locale s’inscrit dans le sillage du synode initié par le pape François en 2021 et conclu en 2024 par un document final : « Pour une Église synodale. Communion, participation, mission ». Ce texte a servi de feuille de route mondiale. Aujourd’hui, la Nouvelle-Calédonie s’approprie ce chemin en vue des 60 ans de l’archidiocèse, en 2026.
Cette consultation massive permettra d’analyser les réalités vécues dans chaque paroisse : vie liturgique, catéchèse, place des jeunes, rôle des familles, solidarité, place des femmes dans les responsabilités, communication, ou encore entretien du patrimoine religieux.
L’Église calédonienne ne veut pas se replier sur elle-même mais au contraire raviver son élan missionnaire. Dans un territoire où la tentation du repli communautaire et du relativisme croissant, l’archevêque appelle à une Église ouverte, participative mais fidèle à son socle : la foi en Jésus-Christ et l’attachement à la France, garante d’un cadre républicain et protecteur.
L’audit pastoral : un acte de vérité et de responsabilité collective
Concrètement, chaque paroisse doit nommer un référent synodal et remplir des fiches détaillant ce qui fonctionne, ce qui échoue et ce qui doit évoluer. Ces contributions permettront de bâtir un diagnostic lucide. Car il ne s’agit pas de beaux discours, mais de réformes concrètes : renforcer la catéchèse, dynamiser la pastorale des jeunes, soutenir les familles, développer la charité et améliorer la communication.
La méthode se veut transparente et participative : du 1er septembre au 26 octobre 2025, tous les diocésains sont invités à contribuer. Le 9 novembre, le comité de pilotage finalisera sa synthèse, qui sera restituée une semaine plus tard lors du Conseil Pastoral.
Au-delà de l’organisation interne, cet audit a une portée politique et culturelle : dans une société tentée par la déchristianisation, l’Église rappelle qu’elle reste un pilier identitaire et moral. Comme l’a rappelé Mgr Sionepoe,
nous sommes tous co-responsables et appelés à marcher ensemble.
Cet audit pastoral et missionnaire n’est pas un exercice bureaucratique, mais une nécessité vitale pour l’avenir du diocèse. En identifiant ses faiblesses, en valorisant ses forces, l’Église de Nouvelle-Calédonie choisit la clarté et l’action.
L’Église catholique calédonienne se dresse comme une force d’unité, de fidélité et de transmission de la foi. C’est une étape décisive : préparer les 60 ans de l’archidiocèse dans la vérité, la croyance et la mission, pour que l’Évangile reste vivant au cœur du Caillou.