Un dimanche aurait pu tourner à la tragédie. À Bourail, un pilote d’ULM originaire de Païta a frôlé la mort après une panne moteur au décollage.
Un accident spectaculaire, mais un pilote miraculé
Ce dimanche 14 septembre 2025, l’aérodrome de Poé a été le théâtre d’un accident impressionnant. Vers 10h30, un ULM piloté par un homme expérimenté de Païta a perdu toute puissance moteur juste après le décollage. L’appareil s’est brutalement écrasé sur la piste, sous les yeux de témoins médusés.
La gendarmerie de Nouvelle-Calédonie a confirmé que le pilote, a été rapidement évacué vers le Médipôle de Koutio, avec de multiples traumatismes. Son pronostic vital n’était pas engagé, un soulagement pour ses proches et pour la communauté aéronautique locale.
Cet accident rappelle combien la pratique de l’ULM, même encadrée et maîtrisée, reste exposée aux aléas techniques. Dans un pays où les petits aéronefs sont utilisés autant pour le loisir que pour l’exploration, chaque incident ranime les inquiétudes.
Des précédents qui marquent les esprits
La mémoire collective calédonienne garde le souvenir de plusieurs drames liés aux ULM (ultra légers motorisés). Le 28 novembre 2023, un appareil s’était abîmé sur un récif au large de Voh. Les deux passagers, miraculeusement indemnes, avaient pu s’accrocher à l’épave avant d’être secourus par le COSS-NC.
Moins chanceux, un homme de 52 ans avait trouvé la mort le 18 février 2023 dans un crash similaire. Ces épisodes montrent que, malgré les procédures de sécurité et la vigilance des pilotes, les ULM restent des engins sensibles aux pannes et aux conditions climatiques.
Ces incidents soulignent aussi l’importance de la prévention, de l’entretien rigoureux et du respect des réglementations strictes qui encadrent ce type d’aéronef.
Sécurité, réglementation et vigilance permanente
Les ULM séduisent par leur agilité et leur coût réduit par rapport aux avions légers. Mais leur légèreté impose des règles strictes de vol : respect des zones de contrôle aérien (CTR), équipement en radio et transpondeur, inspection technique minutieuse avant chaque décollage.
En Nouvelle-Calédonie, la Direction de l’Aviation civile (DAC-NC) rappelle régulièrement ces obligations aux pilotes. Depuis l’arrêté du 6 janvier 2017, la carte d’identification des ULM est illimitée, mais les pilotes doivent déclarer tous les deux ans que leur appareil reste apte au vol.
Les conditions météo constituent un facteur de risque majeur : vents violents, chaleur extrême et turbulences peuvent transformer un vol loisir en épreuve dangereuse. Quant aux vols de nuit, ils nécessitent une formation spécifique et un équipement adapté, faute de quoi les accidents deviennent inévitables.
Face à la multiplication des incidents, la DAC-NC multiplie les actions de promotion de la sécurité : séminaires, recommandations techniques et accompagnement des aéroclubs. Objectif affiché : développer l’activité ULM sans sacrifier la sécurité.
En Nouvelle-Calédonie, le ciel reste un espace de liberté. Mais ce dimanche à Poé, il a aussi rappelé que voler exige une discipline stricte, une préparation sans faille et une vigilance de chaque instant. Le pilote de Païta, lui, peut aujourd’hui remercier son sang-froid… et sa chance.