Plus de deux siècles plus tard, son préambule continue de résonner dans le monde entier.
Le 17 septembre 1787, les États-Unis se dotent d’une Constitution appelée à durer.
Une convention historique à Philadelphie
Au lendemain de leur indépendance, les treize anciens territoires britanniques s’interrogent : comment assurer leur unité ? Dès le 25 mai 1787, les délégués des États se réunissent à Philadelphie pour élaborer un cadre politique commun. Les débats sont intenses, mais un compromis finit par émerger. Le 17 septembre, la Constitution des États-Unis est signée. Elle marque une rupture dans l’histoire mondiale en instituant une organisation fédérale inédite et toujours en vigueur aujourd’hui.
Les pères fondateurs s’inspirent largement de Montesquieu et de sa théorie de la séparation des pouvoirs. Le texte fixe une répartition claire entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire, afin d’éviter toute dérive autocratique. Ce modèle deviendra l’architecture de nombreuses démocraties modernes.
La séparation des pouvoirs : un système inédit
Le Congrès se compose de deux chambres : le Sénat, représentant les États, et la Chambre des représentants, porte-voix des citoyens. Les sénateurs sont élus pour six ans et renouvelés par tiers tous les deux ans, tandis que les représentants sont élus tous les deux ans. À la tête de l’exécutif, un Président est élu par un système original de grands électeurs, pensé pour tempérer les excès du suffrage universel direct.
La justice est incarnée par la Cour suprême, composée de juges inamovibles nommés par le Président avec l’accord du Sénat. Cette haute juridiction devient rapidement l’arbitre ultime des conflits institutionnels et le garant des libertés fondamentales.
Ce système, pensé pour éviter toute concentration abusive du pouvoir, introduit un équilibre durable. Les pères fondateurs veulent protéger la République de l’instabilité et de la tyrannie, quitte à canaliser la volonté populaire à travers un ensemble d’institutions solides.
Le Bill of Rights et l’héritage durable
Quelques années plus tard, le 17 décembre 1791, un texte vient compléter la Constitution : le Bill of Rights. Inspiré de loin par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen française, il inscrit dans la loi dix amendements protégeant les droits individuels. Parmi eux, la liberté d’expression, la liberté religieuse et le fameux Deuxième amendement consacrant le droit pour chaque citoyen de porter des armes.
En plaçant le peuple au cœur de son préambule — « We, the People » — la Constitution américaine affirme que la légitimité politique émane de la nation elle-même. Mais ce pouvoir est encadré, filtré par les institutions, pour assurer stabilité et pérennité.
Plus de deux siècles après son adoption, ce texte demeure le plus ancien encore en vigueur dans le monde. Il symbolise non seulement la naissance d’une République fédérale mais aussi l’affirmation d’un modèle politique capable de résister au temps, aux crises et aux divisions.