La consommation de sel explose en Nouvelle-Calédonie et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ce qui relève d’un geste banal à table devient une bombe sanitaire pour toute la population.
Le sel, allié vital mais poison potentiel
Le sel n’est pas l’ennemi par nature. Essentiel à l’équilibre de l’organisme, Il retient l’eau, régule la tension artérielle, transmet les messages nerveux et fait fonctionner les muscles, y compris le cœur de fonctionner. Le sodium participe aussi à l’absorption des nutriments et à la réabsorption de l’eau par les reins. Une carence sévère peut provoquer des œdèmes cérébraux, des pertes de conscience et des convulsions.
Mais si le sel est un allié indispensable, son excès devient un poison silencieux. En Nouvelle-Calédonie, les données sont claires : près de 13 000 personnes sont traitées pour hypertension artérielle, soit la pathologie la plus fréquente du territoire. Et les conséquences sont dramatiques : les maladies cardiovasculaires représentent 22,6 % des décès, juste derrière les tumeurs. Les AVC frappent ici trois fois plus souvent qu’en Europe, et surtout en moyenne dix ans plus tôt.
Une consommation bien au-delà des recommandations
L’Organisation mondiale de la santé fixe la limite à 5 grammes par jour. Or, la consommation réelle dans le Pacifique est cinq à dix fois supérieure. En Nouvelle-Calédonie, le pain, la charcuterie, les fromages et les plats préparés (sauces comprises), sont les principaux vecteurs de sodium. Résultat : 75 % du sel ingéré provient directement des produits industriels.
Face à ce constat, l’Agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie a lancé une campagne sur les réseaux sociaux. Objectif : réapprendre aux Calédoniens à doser intelligemment. Car si le goût du sel est une habitude, il peut s’ajuster en moins de trois semaines avec une réduction progressive.
Changer les réflexes dès aujourd’hui
La lutte contre l’excès de sel n’est pas une option, c’est une urgence collective. Les bonnes pratiques existent : goûter avant de resaler, remplacer le sel par des herbes, de l’ail, du citron ou des épices, cuisiner maison plutôt que d’acheter préparé, lire les étiquettes et privilégier les produits contenant moins de 1 g de sel pour 100 g.
Chaque famille a un rôle à jouer. Réduire la consommation protège d’abord les plus jeunes, qui intègrent ces réflexes pour la vie. Limiter le sel, c’est limiter les AVC, les infarctus et les maladies rénales. C’est aussi redonner au repas son véritable goût, avec des saveurs naturelles qui n’ont pas besoin d’être noyées sous le sodium.
L’ASS-NC envoie un message clair : « Moins de sel, plus de vie ». En réhabilitant le fait-maison, en privilégiant les produits frais et en s’imposant la discipline de lire les étiquettes, chaque Calédonien devient acteur de sa santé. La prévention passe par des choix simples mais fermes.
Le défi est immense, mais la solution est à portée de main. Le sel est utile, oui, mais trop, c’est trop. En Nouvelle-Calédonie comme ailleurs, la survie des générations futures dépend d’une seule règle : réduire pour vivre mieux et plus longtemps.