Chaque semaine, la Nouvelle-Calédonie découvre de nouvelles pratiques inquiétantes. Après les émeutes de mai 2024, une méthode criminelle refait surface : des bandes organisées s’emparent de maisons de personnes âgées ou isolées pour les transformer en postes d’observation. Derrière cette stratégie, une logique de terreur qui dépasse le simple cambriolage.
Des méthodes héritées des émeutes
Le scénario rappelle les heures les plus sombres de mai 2024. À Rivière Salée, certains groupes avaient déjà transformé des habitations en hauteur en points de contrôle illégaux. L’objectif : surveiller les allées et venues, intimider les riverains, et préparer de nouvelles actions violentes.
Ils ont appris des émeutes et appliquent aujourd’hui les mêmes recettes
explique un habitant qui se souvient de scènes dignes d’un siège urbain. Ce mode opératoire ne relève pas du hasard : il s’agit d’une stratégie, inspirée des milices, qui vise à imposer la peur comme première arme. Et la peur, dans ces quartiers déjà fragilisés, agit comme une paralysie collective.
Les personnes vulnérables en première ligne
La cible privilégiée est claire : les plus fragiles. Les maisons choisies appartiennent souvent à des retraités, des veuves ou des habitants isolés. Ces victimes subissent pressions et harcèlements répétés, jusqu’à être contraintes de quitter leur domicile.
Ils choisissent les maisons d’où l’on peut tout voir. Ils ne volent pas seulement une habitation, ils volent la tranquillité de tout un quartier
dénonce un riverain excédé. Chaque maison transformée en repère devient un outil de contrôle du territoire. Les bandes ne se contentent plus de voler : elles s’installent, organisent, et imposent leur domination psychologique.
On a l’impression de vivre sous surveillance permanente
témoigne une habitante.
Restaurer l’ordre et protéger les familles
Ce phénomène dépasse la simple délinquance. Il pose une question centrale : la capacité de l’État et des autorités locales à garantir la sécurité. Dans ce climat de défiance, la demande d’autorité revient avec force.
Ce n’est pas seulement un problème de vols. C’est un problème d’ordre. Sans sécurité, il n’y a pas de liberté
martèle un cadre associatif, rappelant que la propriété privée est un pilier de toute société civilisée. Restaurer l’ordre signifie protéger les familles, sécuriser les quartiers et envoyer un message clair : aucune tolérance face à ces méthodes d’intimidation. La population attend une réponse ferme, coordonnée et visible, seule capable de briser cette spirale de peur.
La Nouvelle-Calédonie est confrontée à une menace qui dépasse les faits divers. L’occupation illégale des maisons traduit une volonté de domination et un climat d’insécurité croissant. Soit l’autorité se réaffirme, soit la peur s’installe durablement. Dans un territoire déjà ébranlé par les émeutes, restaurer l’ordre n’est plus une option : c’est une urgence vitale.