Un nouveau front s’ouvre dans la bataille d’influence en Pacifique. La Chine somme la Papouasie-Nouvelle-Guinée de ne pas céder aux avances sécuritaires de l’Australie, infligeant à Anthony Albanese un revers diplomatique cinglant.
Un avertissement ferme de Pékin
La Chine a lancé un avertissement direct à la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) : ne signez pas le traité sécuritaire avec l’Australie. Selon Pékin, cet accord, baptisé Pukpuk Treaty, risquerait de compromettre la souveraineté nationale. L’ambassade chinoise à Port Moresby a rappelé que tout traité devait rester ouvert et non exclusif, laissant la porte à des partenariats avec d’autres puissances.
Cet épisode illustre la bataille d’influence qui agite désormais tout le Pacifique.
Un revers diplomatique pour Albanese
Pour Anthony Albanese, c’est le deuxième faux pas diplomatique du mois. Après avoir quitté Vanuatu bredouille sur l’accord Nakamal, le Premier ministre australien a de nouveau dû se contenter d’un simple communiqué en PNG, sans signature officielle.
Canberra assure néanmoins que la conclusion du Pukpuk Treaty n’est qu’une question de semaines. Le ministre australien du Pacifique, Pat Conroy, insiste : « Notre sécurité est liée à celle de la région ». Mais cette mise en scène inachevée souligne la difficulté de l’Australie à verrouiller son rôle de partenaire sécuritaire incontournable.
Le Pacifique, théâtre d’une rivalité accrue
Le Pacifique est devenu un espace stratégique où Chine, États-Unis, Japon, France, Australie et Nouvelle-Zélande rivalisent d’accords, d’investissements et d’alliances. Pékin tente d’avancer ses pions, notamment via les Îles Salomon ou des discussions sécuritaires avec Port Moresby.
Pour Canberra, l’enjeu est vital : la PNG n’est séparée de l’Australie que de quelques kilomètres dans le détroit de Torres. D’où des initiatives spectaculaires, comme la création d’une équipe de rugby league à 600 millions de dollars australiens, ou encore l’envoi massif de formateurs militaires et policiers. Mais face à la rhétorique chinoise sur la « souveraineté », la bataille pour l’influence ne fait que commencer.