La prostitution n’épargne plus la Nouvelle-Calédonie. Depuis les violences du 13 mai 2024, le phénomène explose, touchant désormais des mineurs. Une dérive inquiétante qui exige une réponse ferme.
Un phénomène aggravé depuis cette crise
La société calédonienne n’échappe pas à la spirale destructrice de la prostitution. Depuis la crise du 13 mai 2024, les annonces sexuelles tarifées prolifèrent, principalement sur Internet et les réseaux sociaux. Des mineurs, filles et garçons, se tournent vers cette pratique, attirés par la promesse d’argent facile.
Pourtant, contrairement à certaines idées reçues, si la prostitution est légale en France, le recours aux services d’une personne prostituée reste interdit par la loi. Cette nuance capitale doit être rappelée. En clair : une personne majeure peut vendre ses services sexuels ; en revanche l’acheteur est un délinquant. La loi française du 13 avril 2016 a renforcé ce cadre en supprimant le délit de racolage, tout en sanctionnant les clients.
Les sanctions sont claires :
1 500 € (320 020 F CFP) d’amende pour un premier recours
3 750 € (450 000 F CFP) en cas de récidive
Jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 € (12 000 000 F CFP) d’amende si la personne est mineure.
En cas de prostitution infantile, les peines peuvent grimper à 15 ans d’emprisonnement. Cette répression vise à protéger les plus vulnérables face aux réseaux et aux prédateurs.
Le poids du proxénétisme et des réseaux
Au-delà des clients, c’est bien le proxénétisme qui nourrit ce marché sordide. Est considéré comme proxénète celui qui favorise, organise ou tire profit de la prostitution. Mettre en relation deux personnes à cette fin est déjà un délit.
Les peines prévues sont lourdes :
7 ans de prison et 150 000 € (18 000 000 F CFP) d’amende si la personne prostituée est majeure.
Jusqu’à 20 ans de prison et 3 millions d’euros (360 millions F CFP) d’amende si elle a moins de 15 ans.
Les gérants de lieux servant à la prostitution ne sont pas épargnés : ils encourent 10 ans de prison et 750 000 € (90 millions F CFP) d’amende.
En Nouvelle-Calédonie, des témoignages évoquent déjà l’existence de réseaux organisés, profitant de la détresse sociale et de la vulnérabilité de certains jeunes. C’est un sujet que la République ne peut ignorer, au risque de voir s’installer durablement des pratiques criminelles.
Prévenir, protéger et sanctionner
La loi française impose aussi une obligation de signalement en cas de prostitution de mineur. Ne pas le faire peut valoir 3 ans de prison et 45 000 € (5 400 000 F CFP) d’amende. Les parents, associations ou simples témoins doivent agir. La complaisance ou le silence est complice.
Les conséquences pour les victimes sont terribles : traumatismes psychologiques, perte d’estime de soi, exposition aux violences sexuelles et aux maladies. En métropole comme en Nouvelle-Calédonie, des associations telles que PRISMES ou SOS Écoute offrent un accompagnement.
Le tourisme sexuel, pratiqué à l’étranger par certains Français, reste interdit et puni par la justice nationale, même hors du territoire. La loi protège la dignité humaine sans frontières.
Enfin, des dispositifs d’accompagnement permettent aux personnes prostituées de sortir de cette spirale : accès aux soins, soutien psychologique, aide sociale et insertion professionnelle. La Commission de lutte contre la prostitution, placée auprès du Haut-commissaire, joue un rôle clé pour coordonner ces actions.
Face à ce fléau, il ne s’agit pas de détourner le regard ni de céder au relativisme. La prostitution, surtout lorsqu’elle touche des mineurs calédoniens, n’est pas une fatalité mais un crime social qui détruit des vies. La France doit rester ferme, protéger ses enfants et sanctionner sans faiblesse ceux qui exploitent la misère.
Ce combat est d’abord une question de dignité nationale. Le silence, lui, serait une défaite morale.