Depuis le 13 mai 2024, la Nouvelle-Calédonie est confrontée à un accroissement préoccupant des cas de maltraitance et d’abandons d’animaux domestiques. Ce phénomène aggrave la situation déjà fragile du bien-être animal local, où refuges et associations de protection (e.g. SPANC, La Bande à Nounou) peinent à absorber le flot des abandons, exacerbés par la crise sociale et économique. Derrière ces chiffres, se cachent des animaux livrés à eux-mêmes, exposés aux dangers de la nature et à la souffrance. La prise de conscience joue un rôle clé, mais le chemin reste long vers une vraie responsabilité collective.
Une crise sociale et animale entrelacée
Depuis les événements sociaux de mai, les refuges, comme celui de Koutio, affichent une saturation alarmante. En cause, des abandons forcés, souvent liés à des situations économiques difficiles des propriétaires. Sam Olivier, responsable d’un refuge animalier, témoigne :
Neuf animaux sur dix que nous recueillons ont moins de deux ans. Beaucoup ne survivent pas longtemps en liberté, victimes de prédateurs, de faim ou de maladies évitables.
Ce fléau n’est pas une question de malveillance, mais d’ignorance et d’un contexte d’urgence où les animaux deviennent victimes collatérales.
Le cadre légal et les efforts pour la protection animale
La Nouvelle-Calédonie a fait évoluer sa législation en 2024 en reconnaissant les animaux comme « êtres vivants doués de sensibilité ». Ce progrès, porté par le gouvernement local, vise à mieux encadrer la maltraitance et responsabiliser les propriétaires, notamment par l’identification et la stérilisation obligatoires. Virginie Ruffenach, députée et rapporteure de la loi, explique :
Ce texte est un premier pas symbolique vers la protection réelle des animaux. Il faudra poursuivre la réforme pour durcir les sanctions et améliorer les conditions de vie animales.
Pourtant, l’application reste un défi, notamment faute de ressources et d’information.
Associations et bénévoles en première ligne
Face à la montée des abandons, les associations de protection animale tirent la sonnette d’alarme. Elles multiplient les campagnes de sensibilisation et de stérilisation, mais les refuges croulent sous la demande. Une urgence également portée par des bénévoles, dont l’engagement est vital pour sauver ces animaux abandonnés.
Il faut que la population comprenne qu’abandonner un animal, ce n’est pas lui offrir une chance, c’est souvent le condamner.
alerte un militant animalier. La question de l’éducation, du contrôle et de la pénalisation reste primordiale pour inverser la tendance.