L’Indo-Pacifique est au cœur d’une bataille d’influence mondiale. Les États-Unis viennent d’y injecter 55 millions de dollars pour sécuriser les mers et contrer Pékin.
Un Indo-Pacifique sous tension
La mer de Chine méridionale concentre aujourd’hui toutes les rivalités stratégiques. Par où transite chaque année plusieurs milliers de milliards de dollars de commerce mondial, cette zone est devenue l’épicentre d’un bras de fer entre Pékin et Washington. Lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, plus de 35 pays se sont réunis pour aborder les menaces croissantes à la sécurité maritime.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a dénoncé les « revendications maritimes expansives et illégales » de la Chine, tout en rappelant l’importance de défendre la liberté de navigation et de survol, principes inscrits dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
55 millions de dollars pour soutenir les États riverains
Dans ce contexte, Washington a annoncé une enveloppe de 55 millions de dollars destinée à renforcer les capacités de surveillance et d’application du droit maritime dans l’Indo-Pacifique. Objectif : aider les pays de la région à protéger leur souveraineté et à lutter contre les activités illicites telles que la pêche illégale ou le trafic maritime.
Cette aide s’ajoute aux 1,5 milliard USD déjà investis depuis 2017 par les États-Unis pour sécuriser l’espace maritime indo-pacifique. Les principaux bénéficiaires incluent le Vietnam, les Philippines, l’Indonésie, la Malaisie, mais aussi les îles du Pacifique, qui peinent à surveiller leurs immenses zones économiques exclusives.
Contenir l’influence chinoise et renforcer les alliances
Derrière ce soutien financier, c’est une stratégie plus large qui se dessine : endiguer l’influence croissante de la Chine dans les mers asiatiques. Pékin multiplie les pressions sur ses voisins et investit massivement dans des infrastructures portuaires, ce qui inquiète les États riverains.
Les États-Unis misent donc sur une alliance de nations prêtes à défendre une mer « libre et ouverte ». Les discussions à New York ont aussi abordé d’autres menaces globales : piraterie dans la mer Rouge et le golfe d’Aden, sécurisation des câbles sous-marins et des pipelines. Autant d’enjeux qui dépassent le seul cadre régional et rappellent que la stabilité maritime est un enjeu vital pour l’économie mondiale.
Une bataille d’influence durable
Si les 55 millions annoncés restent modestes à l’échelle des besoins, ils illustrent la volonté américaine de rester un acteur incontournable dans la sécurité maritime indo-pacifique. À travers ces financements, les États-Unis cherchent autant à renforcer les moyens de leurs partenaires qu’à imposer une alternative crédible au modèle chinois.
Reste à savoir si cette stratégie parviendra à endiguer l’expansion maritime de Pékin, ou si elle ne fera qu’accroître la confrontation dans une région déjà sous haute tension.