Chaque 27 septembre, la Journée nationale du refus de l’échec scolaire interroge les raisons profondes des difficultés scolaires. Au-delà des compétences, c’est le rythme et les conditions imposés aux élèves qui posent problème, avec une charge de travail excessive et des changements constants dans l’emploi du temps. Cette réalité est encore plus vive en Nouvelle-Calédonie, où le décrochage scolaire atteint des niveaux préoccupants, nourri par une organisation scolaire qui ignore les besoins réels des élèves, contribuant à leur démotivation et exclusion progressive.
Des conditions scolaires écrasantes et mal adaptées
ND, ergonome du système scolaire, dépeint un tableau clair :
Les élèves subissent un changement continuel d’outils et de connaissances, avec déplacements fréquents dans des espaces d’enseignement variés. Cette gymnastique permanente épuise leur disponibilité mentale et physique.
En Nouvelle-Calédonie les collégiens et lycéens locaux font face à des difficultés renforcées par un contexte social fragile et un système rigide. Cette charge excessive conduit souvent à la démission scolaire.
Le décrochage scolaire : un phénomène aggravé
Le taux de décrochage en Nouvelle-Calédonie demeure élevé, avec un fort impact sur l’avenir des jeunes et la cohésion sociale. En cause, un système scolaire peu flexible qui ne prend pas en compte les besoins spécifiques du territoire et la complexité des réalités familiales et culturelles. La pression continue, sans espace réel de stabilité ou d’adaptation, entraîne une démotivation considérable, aggravant une situation déjà critique. Le décrochage devient donc une réponse logique à un cadre inapproprié.
Vers une réforme nécessaire et pragmatique
Face à ce constat, la nécessité d’une réforme devient urgente. Il faut réduire les changements successifs, offrir des rythmes stables adaptés à la capacité d’attention des élèves, et intégrer la dimension sociale dans l’organisation du travail scolaire. Une approche pragmatique, basée sur l’ergonomie et l’écoute du terrain, peut inverser la tendance. Ce refus de l’échec scolaire doit aussi s’accompagner d’un cadre porté par des décideurs réalistes, loin des discours idéologiques souvent déconnectés des réalités des élèves ultramarins.