Un pays frappé de plein fouet par la crise et dirigé par des responsables politiques incapables de protéger l’économie. Face à l’effondrement, seule une politique de redressement ferme et courageuse pourra remettre la Nouvelle-Calédonie sur les rails.
Un effondrement économique sans précédent
En 2024, la Nouvelle-Calédonie a connu une récession historique, la plus forte depuis les années 1960. Le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 13,5 % en volume, selon les derniers chiffres du CEROM. Cet effondrement est directement lié aux émeutes de mai 2024, qui ont paralysé l’activité, détruit des entreprises et plongé des milliers de familles dans l’incertitude
Les chiffres sont glaçants : la consommation des ménages a reculé de 7,2 %, les investissements ont chuté de 24 % et les exportations se sont effondrées de près de 40 %. Le commerce extérieur est en berne, avec un taux de couverture des importations par les exportations tombé à 55 %, signe d’une dépendance accrue.
Cet effondrement n’est pas seulement économique, il est politique et sécuritaire. L’incapacité des autorités locales à protéger les infrastructures et les commerces a livré le pays au chaos. Au lieu d’encourager l’initiative privée et de rétablir l’ordre, la réponse a été de multiplier les dispositifs d’assistanat coûteux, financés à crédit, qui aggravent les déficits publics.
L’emploi est sacrifié sur l’autel du désordre
Le secteur privé a été le premier sacrifié. En 2024, la Nouvelle-Calédonie a perdu 16,5 % de ses emplois salariés privés, soit 10 800 postes en un an. L’industrie recule de 13,8 %, la construction de 20,8 %, le commerce de 12,6 % et même les services, traditionnellement plus résilients, s’effondrent de 9,1 %.
Le nombre total de salariés du privé atteint fin 2024 son plus bas niveau depuis 2008. Derrière ces statistiques, ce sont des milliers de familles qui basculent dans la précarité, privées de revenus et contraintes de quitter le territoire. Les indépendants et les petites entreprises, déjà fragilisés, sont les premiers à disparaître.
Face à ce désastre, la réponse du gouvernement local s’est limitée à distribuer du chômage partiel et des aides ponctuelles. En décembre 2024, près de 7 000 salariés bénéficiaient encore de ces dispositifs, preuve que l’économie est sous perfusion et d’une dépendance croissante aux subventions publiques.
Mais le vrai problème reste l’absence de sécurité et de stabilité politique. Sans rétablir l’ordre et la confiance, aucune reprise durable n’est possible. La spirale de l’assistanat entretient la dépendance, au lieu de stimuler la création de richesse et la responsabilité individuelle.
Le nickel et l’investissement en chute libre : un modèle à repenser
Symbole de l’économie calédonienne, le secteur du nickel s’effondre. La fermeture de l’usine du Nord, les violences de mai et la chute des cours mondiaux (-22 % en un an) ont divisé par deux la production. Résultat : la contribution du nickel à la richesse du pays tombe à 5 % de la valeur ajoutée, contre 9 % un an plus tôt.
L’investissement, lui, s’est effondré : l’encours de crédits immobiliers et d’investissement chute de 50 % en 2024. Les transactions immobilières atteignent un point bas historique, plongeant le secteur du bâtiment dans la crise. Les banques, pourtant solides, voient la demande s’écrouler malgré la baisse des taux de l’IEOM.
Là encore, la cause est claire : incertitudes politiques, insécurité chronique et absence de cap économique. Aucun investisseur ne prend le risque de placer son argent dans une économie instable et fracturée. Le résultat est une fuite des capitaux, une désertification commerciale et un appauvrissement généralisé.
L’année 2024 restera comme un tournant dramatique. La Nouvelle-Calédonie a perdu confiance en elle-même, minée par les émeutes, l’instabilité et une classe politique divisée. La fuite en avant budgétaire, les subventions à répétition et la dépendance à l’État ne constituent pas une solution.
Seul un retour de l’autorité, de la responsabilité et de la liberté d’entreprendre pourra remettre le pays sur pied. Il est temps d’assumer une politique de fermeté, de sécurité et de relance par le travail. Sans cela, la Nouvelle-Calédonie restera prisonnière de ses crises et condamnée au déclin.