26 collégiens issus de milieux modestes intègrent cette année le dispositif de mentorat éducatif, porté par la province Sud depuis 2023.
Un modèle éducatif qui refuse l’égalitarisme mou
Alors que certains prônent le nivellement par le bas, le mentorat incarne une autre vision de l’école : celle de l’ascenseur social et de l’excellence partagée. Samedi 4 octobre 2025, 26 jeunes – 19 du collège François Ollivaud des Portes de Fer et 7 du collège Jean-Fayard de Katiramona – ont rejoint ce parcours exigeant. Leur point commun ? La volonté de réussir, malgré des conditions de vie modestes.
Le principe est clair : chaque enfant est accompagné par un mentor, professionnel bénévole qui consacre du temps pour élargir l’horizon de son filleul. Sorties culturelles, visites d’entreprises, découvertes scientifiques ou universitaires : chaque rencontre ouvre une porte nouvelle. Ici, pas de victimisation mais une responsabilisation. Le jeune s’investit, la famille adhère, l’école soutient. C’est la force d’un triangle éducatif efficace.
La province Sud en fer de lance, avec l’appui de Télémaque
Le dispositif lancé en 2023 par la province Sud repose sur une philosophie simple : l’école doit former, mais elle doit aussi ouvrir au monde professionnel et culturel. Pour y parvenir, la collectivité s’appuie sur l’expérience de l’association Télémaque, pionnière du mentorat depuis 2005.
Quatre piliers structurent ce modèle : la confiance en soi, la découverte des métiers, l’ouverture culturelle et l’encouragement scolaire. Concrètement, chaque binôme mentor-filleul se retrouve une fois par mois, choisissant une activité porteuse de sens : musée, cinéma, atelier scientifique ou encore visite d’infrastructure. La province organise également des sorties collectives – CPS, université, station d’épuration – afin que les jeunes voient concrètement comment fonctionne leur pays.
Ce n’est pas une énième mesure gadget, mais une politique éducative sérieuse. Ici, on refuse l’assistanat. On construit l’avenir en misant sur la volonté et l’engagement.
Quand l’égalité des chances devient une réalité
En trois ans, le mentorat a prouvé son efficacité. Les jeunes s’épanouissent, les parents constatent des progrès, les enseignants saluent une motivation renouvelée. Ce programme redonne sens au mot méritocratie.
Car oui, la République doit rester fidèle à son idéal : donner plus à ceux qui veulent plus, non pas distribuer uniformément des droits sans exigence. C’est dans ce cadre que le mentor devient un passeur social, transmettant savoir-faire, confiance et culture à un enfant prêt à s’investir.
C’est un modèle qui repose sur une triptyque : école exigeante, familles impliquées, entreprises partenaires. Le mentorat en est une illustration concrète, enracinée dans la réalité calédonienne. Et les résultats parlent d’eux-mêmes : des jeunes qui reprennent confiance, des horizons qui s’élargissent, une société qui renoue avec la promesse de l’égalité des chances.