Les artistes calédoniens veulent conquérir le monde. L’État leur en donne enfin les moyens.
Depuis Nouméa jusqu’à Paris, la culture calédonienne s’exporte, portée par un engagement politique assumé.
Le volontarisme culturel de l’État : un choix politique assumé
C’est une politique culturelle offensive, à rebours du fatalisme insulaire. En 2025, près de 30 projets artistiques calédoniens bénéficient du soutien direct de l’État, pour un montant total de 16 millions de F CFP. L’objectif est clair : rompre l’isolement des créateurs du Pacifique et affirmer leur place dans la dynamique culturelle nationale.
Le ministère de la Culture et celui des Outre-mer unissent leurs forces pour faire rayonner les talents calédoniens dans tous les domaines : théâtre, danse, hip-hop, arts plastiques, arts visuels, musique, création contemporaine.
Cette politique repose sur un pilier essentiel : le Fonds d’échanges artistiques et culturels (FEAC), créé en 1999, véritable moteur du rayonnement ultramarin. Grâce à lui, des artistes de Nouvelle-Calédonie partent se former, se produire ou exposer en France, en Australie, au Japon, en Nouvelle-Zélande ou en Europe.
En retour, des créateurs issus du territoire mais installés dans l’Hexagone viennent transmettre leur savoir-faire. Un cercle vertueux, soutenu par la puissance publique, qui refuse de laisser les artistes ultramarins à la marge.
FEAC : un levier stratégique pour l’ouverture et la professionnalisation
Le FEAC, financé à parité par les deux ministères, se distingue par sa logique de cohésion et de professionnalisation. Il ne s’agit pas de subventions symboliques, mais d’un outil structurant : frais de transport, logistique, matériel, formations… tout est pensé pour faciliter la mobilité et la production artistique.
Les projets soutenus répondent à quatre grandes priorités :
– circulation des artistes et créateurs, y compris dans les métiers d’art et du design ;
– création et diffusion des œuvres, qu’il s’agisse de spectacles vivants ou de patrimoine immatériel ;
– organisation de manifestations culturelles ;
– actions de formation et d’ingénierie artistique.
À travers cette stratégie, l’État entend donner les moyens de l’ambition, là où les contraintes géographiques freinent trop souvent les vocations. Le message est limpide : la culture n’est pas un luxe, mais un levier de fierté nationale et d’unité.
Affirmation du rayonnement calédonien dans le concert international
L’enjeu dépasse la simple aide financière : il s’agit d’une affirmation identitaire. La Nouvelle-Calédonie n’est pas seulement un territoire d’outre-mer ; elle est une partie intégrante de la Nation culturelle française.
En favorisant les échanges avec les pays voisins du Pacifique, la France assume sa présence géopolitique et culturelle dans la région. La culture devient ici un outil de souveraineté douce, un moyen de consolider les liens entre les peuples tout en portant la voix française sur la scène océanienne.
L’ambition est claire : promouvoir le dynamisme ultramarin et encourager les échanges entre artistes venus de tous horizons. Ce soutien constant à la mobilité contribue à effacer les distances, à unifier le tissu culturel national et à renforcer la place de la Nouvelle-Calédonie dans la République.
Au fond, l’État ne se contente plus de “soutenir” les artistes calédoniens : il les propulse. Dans un monde où tout s’uniformise, cette politique culturelle incarne un choix politique fort : celui d’une France qui continue de croire au talent, au mérite et à la puissance du rayonnement culturel.