Le FLNKS a publié ce 8 octobre un communiqué dénonçant une prétendue « dérive autoritaire » de l’État français. Une fois encore, le mouvement indépendantiste crie au scandale pour mieux masquer ses propres contradictions.
De Paris à Nouméa, la même stratégie : accuser pour exister
Le Bureau politique du FLNKS attaque frontalement le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu, lui reprochant de vouloir imposer un calendrier électoral en Nouvelle-Calédonie. Dans les faits, c’est pourtant le FLNKS qui joue un double jeu depuis des mois.
À Paris, ses représentants ont bel et bien signé le projet d’accord de Bougival avant de se rétracter, une fois rentrés à Nouméa, sous la pression de leur base militante la plus radicale, notamment celle issue de la CCAT. Une reculade emblématique d’un mouvement prisonnier de ses propres extrêmes.
Les élections “à l’heure” ? Oui, mais seulement quand ça les arrange
Dans leur communiqué, les indépendantistes affirment que les élections provinciales doivent “se tenir à l’heure”, sous-entendant qu’un report serait une atteinte à la démocratie. L’argument serait presque recevable s’il n’était pas aussi hypocrite.
Car lorsqu’il s’agissait du troisième référendum, organisé à leur propre demande, le FLNKS réclamait… exactement l’inverse : repousser le scrutin sous prétexte que le contexte n’était “pas favorable”. En clair, la démocratie ne va jamais dans le bon sens quand elle ne va pas dans le leur.
Aujourd’hui, le report des élections n’a rien à voir avec une quelconque manœuvre politique. Il s’inscrit dans un processus institutionnel logique : celui de la révision du corps électoral et de la mise en œuvre des engagements contenus dans l’accord de Bougival. Un accord que les indépendantistes ont validé, puis renié avant d’en accuser l’État.
Et peut-être qu’au-delà du slogan « les élections doivent se tenir à l’heure », se cache une autre réalité, plus embarrassante : le FLNKS n’a jamais été aussi divisé qu’aujourd’hui. Cette fragmentation interne, entre la ligne dure et ceux qui prônent un dialogue plus lucide, alimente une inquiétude croissante dans leurs propres rangs. Beaucoup d’indépendantistes eux-mêmes commencent à comprendre que la radicalité et le refus du compromis ne mèneront nulle part. Alors oui, pour certains, plus vite auront lieu les élections, moins lourdes seront les conséquences politiques de ces divisions internes.
Un discours figé dans la confrontation
Le texte signé par Romuald Pidjot reprend les vieilles rengaines : la France coloniale, le “passage en force”, la défense du peuple kanak face à l’État oppresseur. Une rhétorique datée, répétée à chaque crise, qui masque surtout une absence de ligne politique claire.
Plutôt que de participer à la construction du futur statut, le FLNKS préfère rejouer le vieux disque de la victimisation, quitte à retarder encore la sortie de crise et la stabilité du pays.
Les Calédoniens veulent avancer, pas revivre les blocages
Après les émeutes de mai 2024, la priorité devrait être la reconstruction, la paix civile et la confiance retrouvée entre les communautés. Mais le FLNKS, en refusant d’assumer ses signatures et en brandissant sans cesse le spectre du “colonisateur”, bloque une fois de plus tout progrès politique.
Pendant que la France cherche le consensus, certains continuent de souffler sur les braises pour exister politiquement.
L’avenir du territoire ne se construira pas à coups de communiqués d’indignation, mais dans le respect des engagements signés et du suffrage universel.