Financée et soutenue par les réseaux indépendantistes radicaux, la déléguée du FLNKS Oriane Trollue a pris la parole à New York pour dresser un portrait apocalyptique de la situation en Nouvelle-Calédonie. Un discours truffé d’approximations, de contre-vérités et de manipulations politiques, dans la droite ligne du MOI-FOI, mouvement auquel appartient son compagnon Arnaud Chollet-Léakava.
Un discours politique sous couvert de décolonisation
Sous couvert d’un plaidoyer pour la « décolonisation », Oriane Trollue a surtout livré un texte militant, accusant la France de « violence institutionnelle » et de « répression ». Elle parle même « d’assassinat des jeunes kanak » sans jamais citer le moindre fait, ni rappeler que les émeutes de mai 2024 ont fait plusieurs morts, dont des civils et des policiers, victimes de violences commises par des groupes proches du FLNKS.
Loin d’une intervention diplomatique, le ton relève davantage du procès politique. Mme Trollue évoque « la déportation » des prisonniers indépendantistes transférés en métropole, un terme volontairement outrancier : il s’agit en réalité d’une mesure judiciaire prise pour garantir leur sécurité et la sérénité des procédures.
L’ONU, instrumentalisée une fois de plus
Comme à chaque session, le FLNKS tente de transformer la tribune onusienne en scène de propagande. Le mouvement invoque les « résolutions » de l’ONU tout en ignorant qu’elles n’ont aucune valeur contraignante et que la Nouvelle-Calédonie a déjà connu trois référendums clairs, supervisés par la communauté internationale, soldés par un rejet net de l’indépendance.
Loin d’être un « peuple colonisé », les Calédoniens disposent aujourd’hui d’un statut d’autonomie unique au sein de la République, avec un gouvernement, un congrès et des institutions largement décentralisées. La France, accusée de « néocolonialisme », continue pourtant d’assurer le financement des infrastructures, de l’éducation et de la santé pour tous, Kanak ou non.
L’accusation de « répression » : un renversement des faits
Le discours du FLNKS inverse les responsabilités. En mai 2024, ce ne sont pas des « forces coloniales » mais des groupes armés se réclamant du mouvement indépendantiste qui ont incendié des bâtiments, pillé des commerces et terrorisé des familles entières. Les procédures judiciaires engagées depuis visent les auteurs de ces violences, pas un « peuple ».
Parler « d’assassinats » et « d’inhumanité » est une insulte aux victimes de ces nuits de chaos, notamment aux entrepreneurs, gendarmes et habitants pris pour cibles.
Une manœuvre politique plus qu’un plaidoyer
La coïncidence du calendrier n’a rien d’anodin : à deux mois des discussions finales sur le projet d’accord de Bougival, le FLNKS cherche à rejouer la carte victimaire. Derrière Oriane Trollue, c’est bien le réseau du MOI-FOI, dirigé par son compagnon Arnaud Chollet-Léakava, qui orchestre la communication du mouvement à l’international. Une stratégie bien rodée : internationaliser le conflit pour tenter de faire pression sur Paris.
Mais la manœuvre peine à convaincre : même au sein du camp indépendantiste, de nombreuses voix s’élèvent contre cette radicalisation qui isole la cause kanak au lieu de la faire progresser.
L’antiracisme dévoyé
Il y a dans cette affaire un parfum d’ironie amère. Oriane Trollue, a porté plainte quelques mois plus tôt contre un élu pour incitation à la haine raciale. Pourtant, devant l’ONU, son discours oppose « les populations kanak et océaniennes défavorisées » aux « classes favorisées, donc les blancs ».
Le comble est là : accuser les autres de haine tout en utilisant soi-même le langage de la division.
Sous couvert d’antiracisme, ces prises de parole essentialisent les Calédoniens et nourrissent les fractures qu’elles prétendent dénoncer. La société calédonienne n’a pas besoin de procès d’intention ethniques, mais de vérité et de cohésion.
Car l’antiracisme n’est crédible que lorsqu’il s’applique à tous, sans exception ni double discours.
La réalité : une Calédonie à reconstruire, pas à diviser
Pendant que certains multiplient les discours accusateurs à New York, d’autres œuvrent sur le terrain pour rebâtir un pays meurtri. Le vrai défi n’est pas de rallumer la guerre des mots, mais de reconstruire ensemble dans le respect des urnes, de la loi et du dialogue. Une parole claire, ferme et assumée par Naïa Wateou et Marie-Laure Ukeiwë, qui ont rappelé que Bougival n’est pas un slogan, mais une boussole pour la stabilité et la réconciliation du pays.
La Nouvelle-Calédonie n’a pas besoin d’un procès idéologique à l’ONU. Elle a besoin de vérité, d’apaisement et de courage politique.