Face aux violences persistantes à Saint-Louis, les habitants du Mont-Dore sud réclament une deuxième route. Un enjeu vital de sécurité.
Une route devenue symbole d’impuissance
La situation est connue, mais elle s’enlise. Sur la route de Saint-Louis, les tensions et les violences rythment depuis des années le quotidien des habitants du Mont-Dore sud. Chaque blocage, chaque caillassage, chaque feu de voiture rappelle une réalité brutale : cette portion stratégique reliant Nouméa à la périphérie sud est devenue une zone grise, où la peur et la résignation cohabitent.
Nina Julié, élue au Conseil Municipale le résume ainsi :
Les premières victimes, ce sont les Mondoriens du sud, ceux qui prennent cette route chaque jour pour aller travailler, mais aussi les familles de Saint-Louis, prisonnières de cette spirale de violence.
Le constat est partagé par la population comme par les élus : la route actuelle n’est plus viable sans une présence permanente des forces de l’ordre, seules garantes de la liberté de circulation.
Une impasse sécuritaire qui appelle une réponse structurelle
Le collectif créé par les riverains n’a qu’un mot d’ordre : ne pas céder. Depuis des années, les appels se multiplient pour une solution durable, mais la réalité reste la même.
On n’a pas réussi à trouver de solution. La seule aujourd’hui, c’est la présence en nombre des forces de l’ordre
Cette présence, certes efficace à court terme, ne saurait être la réponse d’un territoire qui aspire à la stabilité. Les patrouilles, les checkpoints, les escortes policières rappellent chaque jour que la sécurité n’est pas acquise, mais tolérée.
Face à cette impasse, l’idée d’une seconde route refait surface avec insistance. D’abord portée par certains élus du Mont-Dore, elle est désormais reprise par une large partie de la population, fatiguée d’attendre un retour au calme qui ne vient pas.
Une deuxième route, entre urgence sécuritaire et levier de développement
Le projet d’une seconde voie vers le Sud du Mont-Dore n’est pas nouveau, mais il prend aujourd’hui un caractère d’urgence vitale. Initialement pensé comme un vecteur de désenclavement et de développement économique, il s’impose désormais comme la seule réponse crédible à une crise de sécurité chronique.
Si cette route a été réclamée, c’est avant tout pour un problème de sécurité
martèle le collectif. Ce contournement offrirait une alternative aux automobilistes, aux services publics et aux entreprises, tout en ouvrant la voie à de nouveaux projets économiques et résidentiels dans une zone aujourd’hui sous-développée à cause de son isolement.
Pour beaucoup, ce chantier symbolise bien plus qu’une simple infrastructure : c’est une promesse de liberté retrouvée.
Une urgence devenue symbole politique
Derrière cette route se joue un débat de société et de responsabilité publique. Faut-il continuer à sécuriser une voie minée par la peur, ou investir enfin dans une alternative sûre et durable ?
Le collectif, lui, a tranché : il demande à l’État et au gouvernement calédonien de faire de cette route un chantier prioritaire.
Car au-delà du bitume, c’est la question du vivre-ensemble et du droit à la sécurité qui se pose.
Et tant que les Mondoriens du sud devront compter sur les gendarmes pour rentrer chez eux, la paix restera un vœu pieux.















