Face à la raréfaction de l’eau douce, la Nouvelle-Calédonie franchit une étape cruciale : associer ses citoyens à la protection d’un bien commun, essentiel à son avenir.
Une ressource stratégique au cœur de la souveraineté calédonienne
Protéger l’eau, c’est défendre le pays. Derrière cette évidence se cache une vérité politique : sans gestion rigoureuse de la ressource, il n’y a ni sécurité alimentaire, ni développement durable, ni autonomie.
Le gouvernement calédonien engage donc la population dans une consultation publique sur le projet d’arrêté d’application de la loi du pays n° 2025-9, adoptée le 15 juillet dernier.
L’objectif : réglementer le domaine public de l’eau et encadrer son usage, afin de garantir une exploitation raisonnée et équitable.
Ce texte, élaboré par la DAVAR (Direction des affaires vétérinaires, alimentaires et rurales), précise les seuils, procédures et obligations applicables à tous les usagers : particuliers, communes, entreprises, agriculteurs ou associations environnementales.
Au-delà de la technique, c’est une vision : celle d’une gestion locale, responsable et souveraine des ressources naturelles.
Dans un territoire insulaire exposé au changement climatique et à la pression démographique, cette réforme marque une reconquête de la maîtrise publique sur un bien vital.
Une consultation ouverte à tous, pour une réglementation légitime
L’État et le gouvernement local partagent ici une conviction : la protection de l’eau n’est pas affaire d’experts, mais de citoyens impliqués.
Jusqu’au 26 octobre 2025, chacun peut participer à la consultation RE25-0001, en déposant ses observations via un formulaire en ligne, par courriel à [email protected], ou par courrier adressé au Service de l’eau (BP M2, 98849 Nouméa Cedex).
Le dossier de consultation, accessible publiquement, comprend :
– le projet d’arrêté et ses annexes (formulaires, barèmes, normes techniques) ;
– un rapport d’accompagnement expliquant les objectifs et les impacts du texte.
Cette méthode, calquée sur les standards métropolitains, témoigne d’une volonté de transparence et de participation démocratique réelle.
Le gouvernement s’engage à publier une synthèse des contributions et à intégrer les propositions les plus pertinentes avant l’adoption définitive du texte.
Loin d’une consultation formelle, cette démarche entend replacer le citoyen au cœur de la décision publique.
L’eau n’appartient à personne, mais son avenir dépend de tous.
Vers une politique de l’eau moderne, protectrice et exigeante
À travers cette réforme, la Nouvelle-Calédonie affiche une ligne claire : préserver la ressource, responsabiliser les usages et anticiper les crises.
L’eau devient non seulement un enjeu écologique, mais aussi économique et stratégique.
Les ateliers participatifs du Forum de l’eau 2025 permettront d’approfondir ces discussions, notamment autour de trois axes :
– la sécurité hydrique des communes rurales ;
– la modernisation des réseaux ;
– la lutte contre le gaspillage.
Chaque litre compte, et chaque acte de gestion mal calibré peut compromettre l’équilibre fragile des bassins versants calédoniens.
La philosophie du texte est claire : fin de l’impunité pour les pollueurs, fin de la dérégulation.
Place à une gouvernance exigeante, équilibrant protection et développement, où l’intérêt général prime sur les intérêts privés.
Parce qu’il n’y a pas de territoire solide sans maîtrise de ses ressources, cette consultation publique marque un tournant dans la manière dont la Nouvelle-Calédonie pense son avenir.
Dans un monde où l’eau devient une arme géopolitique, la Nouvelle-Calédonie choisit la voie de la responsabilité et de la participation citoyenne.
Cette consultation publique n’est pas un simple exercice administratif : c’est un acte de souveraineté démocratique.