Face à la prolifération des drogues de synthèse, le gouvernement calédonien resserre l’étau et prend des mesures concrètes pour protéger la population.
Un encadrement renforcé des substances dangereuses
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a franchi un cap décisif. Réuni en collégialité le 8 octobre 2025, il a adopté plusieurs arrêtés modifiant les annexes du code de la santé publique local pour renforcer la lutte contre les substances vénéneuses et les drogues de synthèse.
Cette actualisation technique, inspirée des travaux de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), marque une volonté politique claire : protéger la santé publique tout en coupant court aux trafics qui gangrènent la société.
Le cadre légal des substances vénéneuses en Nouvelle-Calédonie repose sur un système de classification stricte : liste II < liste I < psychotropes < stupéfiants.
Plus la substance est dangereuse, plus son usage est encadré, jusqu’à l’interdiction totale. Ces catégories, prévues par l’article Lp 5132-3 du code de la santé publique, s’accompagnent de prescriptions médicales obligatoires et de contrôles rigoureux pour éviter tout détournement.
Les arrêtés adoptés le 8 octobre viennent actualiser ces listes en réponse aux évolutions identifiées par l’ANSM.
Objectif : anticiper les nouvelles menaces chimiques venues d’Internet et des laboratoires clandestins.
Une attention particulière a été portée aux benzodiazépines de synthèse, ces molécules imitant les anxiolytiques classiques mais dont les effets peuvent être jusqu’à dix fois plus puissants. Ces drogues, souvent vendues sous forme de poudres ou de comprimés, sont non médicamenteuses, illégales et extrêmement dangereuses pour les consommateurs.
De nouvelles drogues dans le viseur : kétamine, THCb et dérivés
Autre évolution majeure : l’ajout de nouvelles drogues de synthèse dérivées de la kétamine à la liste des stupéfiants.
Ces produits, non destinés à un usage médical, circulent pourtant sur les marchés parallèles, souvent via Internet. Leurs effets psychoactifs puissants et leur potentiel addictif élevé entraînent des risques graves : hospitalisations, pertes de conscience, voire décès.
Le gouvernement a également classé comme stupéfiant le THCb (tétrahydrocannabutol), un cannabinoïde artificiel aux effets similaires au THC, molécule active du cannabis.
En interdisant ces substances, la Nouvelle-Calédonie s’aligne sur la politique ferme de la métropole en matière de stupéfiants : zéro complaisance face aux nouvelles drogues, même celles qui se dissimulent derrière un vernis pseudo-légal.
Cette décision illustre une conviction forte : la santé publique ne se négocie pas, et la tolérance zéro demeure le seul rempart contre la banalisation de la drogue.
Une politique de santé publique responsable et pragmatique
Mais cette fermeté n’exclut pas la raison. Le gouvernement a aussi introduit une exonération ciblée pour l’acide tranexamique, un médicament utilisé contre les menstruations abondantes.
Désormais, il pourra être délivré sans ordonnance pour des doses jusqu’à 1 g, afin d’alléger la vie des patientes sans compromettre la sécurité sanitaire.
Une mesure équilibrée, qui montre que l’exécutif local sait conjuguer protection et pragmatisme : restreindre ce qui menace, simplifier ce qui soigne.
En durcissant les contrôles sur les benzodiazépines et les dérivés de la kétamine, tout en maintenant une vigilance médicale sur les traitements légitimes, le gouvernement envoie un signal fort : la santé publique calédonienne ne sera pas livrée à la loi du marché ou des dealers.
Face à l’explosion des drogues de synthèse, la Nouvelle-Calédonie a choisi la fermeté et la responsabilité.
Ces décisions ne relèvent pas du symbolique, mais d’un acte d’autorité légitime : celui d’un gouvernement qui refuse que son territoire devienne un laboratoire de dépendance chimique.
En assumant cette ligne de fermeté, la collectivité rappelle que la liberté n’existe que dans un cadre, et que la santé n’est pas un bien marchand.
La défense du bien commun passe parfois par des décisions impopulaires, mais c’est ainsi qu’un pouvoir se fait respecter et que la société se tient debout.