Une rigueur budgétaire salutaire pour sauver la santé calédonienne. Le gouvernement choisit la responsabilité dans un contexte fiscal sous tension.
Le gouvernement resserre la vis budgétaire pour préserver l’essentiel
La Nouvelle-Calédonie fait face à un mur financier. Entre baisse des recettes fiscales et fragilisation des comptes sociaux, le gouvernement local a choisi de serrer la ceinture plutôt que de céder à la fuite en avant.
Ce mercredi 15 octobre 2025, lors de sa réunion de collégialité, l’exécutif a adopté plusieurs décisions modificatives budgétaires d’envergure.
Objectif : assurer la continuité des services essentiels, au premier rang desquels la santé publique.
La TGC (taxe générale sur la consommation), pierre angulaire des finances locales, a été augmentée de 1,1 milliard de francs au profit de l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie (ASS-NC).
Ce geste permet de maintenir les reversements à 44,5 milliards de francs, une bouffée d’oxygène pour un système de santé sous tension.
Face à l’érosion des recettes, le gouvernement assume : priorité à la santé et à la cohésion sociale, même si cela implique des coupes ailleurs.
Des décisions courageuses face à la chute des recettes fiscales
La réalité est brutale : les recettes fiscales s’effondrent. L’impôt sur les sociétés et les revenus mobiliers ont plongé, amputant les caisses publiques de plus de 8,8 milliards de francs. Pourtant, le gouvernement a choisi d’affronter la crise sans céder à la démagogie.
Grâce à la deuxième tranche du prêt garanti par l’État (PGE) — soit 25,2 milliards de francs — la Nouvelle-Calédonie parvient à stabiliser les dotations aux collectivités à près de 99 milliards, limitant la casse.
Les provinces subissent malgré tout une baisse de 1,7 milliard, les communes de 519 millions et la collectivité elle-même de 860 millions. Mais ces ajustements, douloureux, permettent d’éviter la banqueroute et d’assurer les priorités : l’école, la santé, la solidarité républicaine.
Une gestion responsable adossée au soutien de l’État français
La décision modificative n°3 du budget principal acte une hausse de 426 millions de francs, permettant de financer les engagements essentiels : compensation des pertes fiscales, soutien au RUAMM, maintien du système électrique et appui au régime d’assurance chômage.
Une enveloppe de 2,5 milliards de francs sera en outre consacrée à une « subvention républicaine », destinée à soutenir les actions sociales locales — transport scolaire, restauration, jeunesse, aides alimentaires.
Ce plan budgétaire de redressement témoigne d’une gouvernance pragmatique, loin des postures idéologiques. Il s’appuie sur une collaboration renforcée avec l’État, garant de la stabilité financière.
Le prêt garanti par la France, porté à 95,5 milliards de francs, n’est pas une dépendance mais un partenariat de responsabilité. Sans cet appui, la Nouvelle-Calédonie aurait sombré dans la spirale de l’endettement.
Cette série de décisions modificatives (DM1, DM2, DM3) marque un tournant de rigueur.
Les temps du laxisme comptable sont révolus. En réduisant les marges de manœuvre et en ciblant les dépenses prioritaires, le gouvernement calédonien réaffirme son engagement envers la bonne gestion publique.
Les ouvertures et ajustements budgétaires — plus de 100 millions de francs en autorisations nouvelles — traduisent une approche maîtrisée : on dépense moins, mais mieux.
Dans un contexte mondial d’instabilité et d’inflation, la Calédonie fait le choix de la lucidité : celle d’un territoire qui assume ses responsabilités, défend sa souveraineté budgétaire et s’appuie, sans complexe, sur le pacte républicain.
La rigueur n’est pas une punition : c’est une condition de survie pour un modèle social calédonien que la France continue de soutenir.
Le signal est clair : la dépense publique doit redevenir un instrument d’efficacité, pas une variable électorale.