Chaque année, le 15 octobre, la Journée mondiale du lavage des mains nous rappelle une réalité choquante : un geste aussi basique que se laver les mains au savon peut sauver des millions de vies, pourtant des milliards de personnes en sont toujours privées. Alors que les épidémies et les infections évitables continuent de faire des ravages, ce geste reste sous-estimé, sous-financé et sous-pratiqué, malgré son efficacité prouvée.
Un geste vital, une urgence ignorée
Le simple fait de se laver les mains avec du savon est l’une des manières les plus efficaces de sauver des vies d’enfants.
souligne Sanjay Wijesekera, directeur des programmes Eau, Assainissement et Hygiène de l’UNICEF. Pourtant, 1,8 million d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies diarrhéiques et respiratoires, directement liées à un manque d’hygiène des mains. Malgré cette évidence, 3 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à de l’eau et du savon chez elles, et 40 % des établissements de santé dans le monde manquent d’installations basiques pour ce geste élémentaire.
Nous savons que le savon est disponible dans la majorité des foyers, même les plus pauvres, mais le problème reste l’éducation et les habitudes.
explique l’expert. La Journée mondiale du lavage des mains rappelle ainsi une vérité brutale : ce geste divise par deux la mortalité infantile, mais peine à s’imposer comme une priorité mondiale.
Des chiffres accablants, des solutions à portée de main
Dans plus de 1,7 milliard de cas, les maladies diarrhéiques sont associées à un risque accru de retard de croissance et représentent un fardeau énorme pour les sociétés.
alerte l’UNICEF. Chaque année, 600 000 enfants succombent à la diarrhée, deuxième cause de mortalité infantile, alors que le lavage des mains au savon pourrait éviter 1 million de ces décès. Pourtant, seulement 57 % des écoles disposent d’installations de base, et 43 % des centres de santé n’offrent même pas cette protection minimale.
Nous ne parlons pas d’une technologie coûteuse, mais d’un savon et d’un point d’eau.
rappelle un responsable de l’OMS. Dans les hôpitaux, jusqu’à 50 % des infections nosocomiales pourraient être évitées par une hygiène rigoureuse, mais les pratiques restent inégales et insuffisantes, même dans les pays développés.
« Le pouvoir est entre nos mains » : un appel à l’action collective
En se lavant les mains au savon, chacun peut faire en sorte que sa communauté soit en meilleure santé.
martèle le Partenariat mondial pour le lavage des mains. Face à l’urgence, des actions concrètes émergent : installation de stations de lavage dans les écoles et les lieux publics, distribution de kits d’hygiène par l’UNICEF, et formations du personnel soignant aux « cinq moments clés » de l’hygiène des mains. Alors que les épidémies et la résistance aux antibiotiques menacent, ce geste devient un acte de résistance et de solidarité.
La solution est entre nos mains, littéralement, il suffit de s’en saisir.
conclut Sanjay Wijesekera.