TRIBUNE
On peut tout reprocher à Alain Descombels, sauf la persévérance. Depuis vingt ans, il coule, refait surface, coule à nouveau et continue à parler comme si quelqu’un l’écoutait encore. À croire qu’il est devenu le premier naufragé en apnée permanente de la politique calédonienne.
Les faits, eux, ne coulent pas. Et les factures non plus : vols d’hélicoptère pour week-ends privés avec son épouse, séjours en suite à l’Intercontinental Paris à 420 000 francs la nuit, voyages “professionnels” à l’île Maurice, en Suisse, en Australie, tous réglés par la collectivité. Sans oublier ce courrier demandant à la BCI de virer des fonds publics de Promosud vers son propre compte personnel.
Autant dire que le “Monsieur probité” du Rassemblement National local traîne plus de casseroles qu’une cuisine d’hôtel cinq étoiles.
La CTC ne blanchit pas : elle constate
Quand il assure avoir été “blanchi”, il omet une nuance de taille : la Chambre territoriale des comptes n’a jamais pour mission de blanchir, seulement de constater. Et ce qu’elle a constaté, c’est une gestion “désordonnée”, sans objectifs, ni contrôle interne. En clair : Promosud était sa carte bleue.
Et quand le journal Le Chien Bleu l’avait surnommé “l’élu le plus cher de Calédonie”, il avait porté plainte. Il a perdu. Le tribunal a confirmé que les chiffres étaient exacts.
De Promosud à Fly : la politique en vitrine
Toujours fidèle à lui-même, Descombels a poursuivi sa carrière politique dans le décor de son magasin Fly. C’est là, entre deux canapés en promo, qu’il a tenu sa conférence de presse économique. La politique, version mobilier d’exposition.
Résultat : 3,81 % aux provinciales. Depuis, le RN local est devenu une boutique vide où ne résonnent plus que ses monologues.
L’homme que plus personne ne suit
Les cadres sont partis, les militants aussi. Même ses posts Facebook ne suscitent plus que le silence gêné des fantômes.
Et quand, miracle, un internaute ose commenter pour demander “des forces vives, pas du réchauffé”, Descombels lui répond : “On vous attend.”
Preuve ultime d’un isolement total : il en est réduit à tacler son unique commentateur, comme un chef sans armée qui engueule son seul soldat.
Un RN local en autodestruction
Ce qui reste du Rassemblement National calédonien, c’est un one-man-show sans public. Un parti vidé de son contenu, remplacé par un ego blessé qui confond conviction et revanche personnelle.
À force de s’auto-victimiser, Descombels s’est rendu inaudible, même auprès de ceux qu’il prétend représenter.
Et s’il reste encore en place, c’est uniquement parce que sa proximité avec Marine Le Pen lui offre une immunité de circonstance. Tout le monde, pourtant, le sait : le jour où Jordan Bardella se penchera sur le cas calédonien, la page sera tournée.
L’épilogue d’un mirage politique
Il y a des hommes qui marquent l’histoire. D’autres qui la fatiguent. Alain Descombels appartient à la seconde catégorie. Trop d’égo, trop de bruit, trop de factures.
Le Rassemblement National local ne survivra pas à ce naufrage personnel. Car au bout du compte, il n’y a plus de parti, plus de crédibilité, plus de public.
Juste un homme, seul dans sa cabine, en train de commenter ses propres publications, convaincu que le silence autour de lui est une ovation.
Petite galerie des pépites d’Alain :