La France découvre un constat alarmant : en 2024, un jeune sur vingt est incapable de lire correctement.
Un chiffre qui interroge profondément la responsabilité du système éducatif, miné par des années de laxisme et d’idéologie égalitariste.
Une génération sacrifiée par le laxisme éducatif
Les chiffres publiés par le ministère de l’Éducation nationale font froid dans le dos. En 2024, 13 % des jeunes évalués lors de la Journée défense et citoyenneté (JDC) ont montré des difficultés en lecture, et 6 % d’entre eux relèvent directement de l’illettrisme. Autrement dit, un jeune Français sur vingt ne maîtrise pas les bases de la lecture.
Ce constat n’émane pas d’un rapport militant : il provient de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), un service officiel du ministère. Selon ce document, 76 % des jeunes sont des lecteurs efficaces, tandis que 10 % ont une lecture fragile. Mais derrière ces moyennes se cache une fracture culturelle et sociale béante.
Les jeunes sortis du système éducatif sans diplôme sont les plus touchés : 36 % d’entre eux ont des difficultés de lecture, dont près d’un sur cinq en situation d’illettrisme. À l’inverse, ceux qui poursuivent des études générales ou technologiques affichent un niveau globalement satisfaisant.
Le constat est clair : plus le niveau d’exigence s’abaisse, plus les dégâts sont visibles. La baisse du niveau de lecture est le symptôme d’une école qui a cessé de transmettre pour se contenter d’accompagner.
Des inégalités qui explosent : garçons, outre-mer, territoires oubliés
L’étude révèle aussi une fracture géographique et sociologique inquiétante. Dans l’Hexagone, les départements du Nord et ceux entourant l’Île-de-France figurent parmi les plus touchés : jusqu’à 19 % de jeunes en difficulté dans l’Aisne ou en Seine-Saint-Denis.
Mais le pire se joue dans les territoires ultramarins : 58 % à Mayotte, 52 % en Guyane, plus de 30 % en Martinique et en Guadeloupe. Autrement dit, plus d’un jeune sur deux n’a pas acquis la lecture fonctionnelle. Ce fossé culturel, que la République prétend combler depuis des décennies, ne cesse de se creuser.
Autre enseignement frappant : les garçons sont beaucoup plus concernés que les filles (15 % contre 11 %). Les experts y voient un lien direct avec la déscolarisation précoce et la perte du goût de l’effort, aggravée par l’effondrement de la discipline à l’école et l’influence nocive des écrans.
Les élèves « en retard » dans leur parcours scolaire sont également deux fois plus nombreux à être en difficulté de lecture que ceux « à l’heure » (25 % contre 8 %). Autant dire que l’idéologie du « pas de redoublement » a produit les effets qu’on craignait : une génération entière fragilisée.
L’école républicaine face à ses échecs : restaurer l’autorité ou s’enliser
Derrière les chiffres, c’est tout un modèle éducatif qui vacille. En trente ans, la France est passée d’un pays où l’instruction était un pilier de la République à un système où l’exigence a été sacrifiée sur l’autel de l’inclusion. On a remplacé le mérite par la bienveillance, l’effort par le « vivre-ensemble ».
Or, le niveau de lecture reste le premier marqueur de l’intégration républicaine. Savoir lire, c’est comprendre la loi, accéder à un emploi, exercer sa citoyenneté. Quand un jeune sur vingt ne le peut plus, c’est la démocratie qui se fissure.
Le ministère reconnaît d’ailleurs que les performances progressent avec le niveau d’études : à mesure qu’on monte dans la hiérarchie scolaire, les difficultés s’amenuisent, preuve que le savoir reste le meilleur rempart contre l’exclusion.
Mais pour cela, encore faut-il une école qui ose redevenir exigeante, qui valorise le travail, l’autorité, la lecture quotidienne, et non le nivellement par le bas.
La France n’a pas seulement un problème de moyens : elle a un problème de volonté. Si rien ne change, le pays des Lumières risque de devenir celui de l’illettrisme de masse.