Florent Perrin, président de l’association Citoyen Mondorien, interpelle l’État et les élus
Un an après les émeutes de mai 2024, la plaie reste ouverte au Mont-Dore. Le Sud du territoire vit encore sous la menace des blocages de Saint-Louis. Mais cette fois, la colère s’organise. À l’origine du sursaut : un courrier signé par l’association Citoyens Mondorien, présidée par Florent Perrin, qui réclame une route de contournement pour désenclaver durablement la commune.
On ne peut pas laisser un cinquième du territoire de côté. Les Mondoriens ont trop vécu bloqués, caillassés, carjackés.
Une résolution au Congrès pour “sortir de l’enclavement”
Face à l’inaction, l’association a rencontré tous les groupes politiques du Congrès et les chambres consulaires. Objectif : pousser les élus à poser une résolution demandant à l’État de financer et de construire un pont sur la mer, seule solution viable selon Florent Perrin.
Trois groupes ont déjà signé : les Loyalistes, le Rassemblement et Calédonie Ensemble. L’Éveil océanien s’est joint à eux, et on espère que l’UNI et l’UC suivront. Ce projet concerne tout le monde, même les habitants de Saint-Louis.
Pour l’association, cette voie est une condition de survie économique. Le Mont-Dore Sud s’étiole, les commerces ferment, la population fuit. « On a perdu 12 % d’habitants dans le Sud, et 22 % à Saint-Louis », alerte Florent Perrin.
Un projet jugé indispensable et crédible
L’État, représenté par Claire Durieux, a reçu la délégation et demandé des compléments de dossier dès le lendemain.
Le président de Citoyens Mondoriens y voit un signal positif.
Oui, j’ai confiance en l’État. Ils savent que c’est aussi leur problème. Chaque jour, 300 gendarmes se relaient sur la route, ça coûte 6 à 7 milliards depuis un an. À un moment, il faut agir.
Quant aux alternatives, elles ont toutes été étudiées, pour être aussitôt écartées : amphidrome, téléphérique, mur anti-caillassage, déplacement de tribu. « Rien n’est réaliste, résume Perrin. De la mer à la montagne, c’est coutumier, la seule issue, c’est le pont. »
Un appel à l’unité et au courage politique
Florent Perrin salue la présidente de la Province Sud, Sonia Backès, « la première de cette mandature à dire qu’il fallait faire ce pont ».
Est-ce que la Calédonie peut laisser un cinquième de son territoire dans cette situation, pendant que tout le reste se reconstruit ?
Sur le terrain, la lassitude est immense. Beaucoup de familles ont quitté le Mont-Dore Sud. Ceux qui restent réclament un retour à la normale, du travail, de la sécurité et surtout de la dignité.
On ne veut plus jamais revivre ça. Pendant les blocages, on a dû tuer des cochons pour nourrir les habitants. On était une île coupée du monde.
Le pont, symbole d’un nouveau départ
Pour les Mondoriens, le pont n’est pas qu’un ouvrage d’art : c’est une promesse de renaissance. Une étude réalisée en 2023 indique que 82 % des habitants y sont favorables, et que 20 000 personnes pourraient venir s’installer si le projet aboutit.
Florent Perrin en est convaincu :
Ce pont, c’est le coup de défibrillateur dont le Mont-Dore a besoin. Et peut-être, celui de toute la Calédonie.














