J’ai allumé la radio.
Ils disaient que tout allait mieux.
Alors j’ai écouté.
Et j’ai compris que non.
Ils ont même parlé d’un dojo solidaire à Dumbéa.
Un ancien parking devenu salle de sport.
Pour lutter contre la délinquance.
Parce qu’apparemment, les tatamis, c’est plus efficace que les discours.
J’ai trouvé ça bien.
Puis j’ai pensé qu’un dojo ne réglerait pas tout.
Mais bon.
Ensuite, ils ont parlé d’un refuge pour lapins dans un EHPAD.
Les vieux s’occupent des animaux.
Les enfants viennent les voir.
Tout le monde sourit.
C’est mignon.
Mais j’ai pas pu m’empêcher de me dire qu’on soigne la solitude avec des cochons d’Inde.
C’est toujours mieux que rien.
Après, il y avait le Symposium de la jeunesse.
Des jeunes qui parlent de santé mentale, de formation et d’emploi.
Des adultes qui prennent des notes.
Et un plan d’action pour plus tard.
J’ai entendu “concert de clôture”.
J’ai compris que c’était fini.
Les problèmes, eux, restent ouverts.
Puis Moody’s a parlé.
La note de la France est maintenue.
Mais la perspective devient “négative”.
C’est comme dire à un élève qu’il passe, mais qu’il va redoubler.
Le ministre a dit que c’était encourageant.
J’ai levé un sourcil.
Les chiffres, eux, ne bougent pas.
Et pendant que tout ça défilait,
le Palika préparait son congrès,
la métropole reculait ses montres,
et le PSG s’échauffait pendant que la dette s’éternisait.
Le monde continuait, en fait.
J’ai pensé que chaque jour, on remplace les problèmes par des projets.
Des dojos, des refuges, des symposiums.
On fait des bilans, des appels à projets, des conférences de presse.
Et le soir, on dit que tout va mieux.
Parce que c’est plus simple à dire.
Bref.













