Ils exigent tout, mais n’assument rien. Et ils se disent les seuls représentants d’un peuple qu’ils divisent eux-mêmes.
Une ministre face à un interlocuteur qui se croit seul légitime
À peine nommée, Naïma Moutchou hérite d’un dossier explosif : la Nouvelle-Calédonie. Le FLNKS, dans un communiqué daté du 31 octobre 2025, lui adresse une longue lettre mêlant griefs, menaces voilées et exigences. Le ton est posé d’emblée : l’État est accusé de trahison, de partialité et de mépris du peuple kanak.
Mais derrière les mots, le fond reste le même : le FLNKS refuse toute autocritique et se présente comme l’unique voix légitime du pays.
Un paradoxe, alors même que les violences du 13 mai ont profondément marqué la population et que plusieurs de ses militants sont impliqués dans des exactions.
Le FLNKS se victimise mais rejette toute responsabilité
Le communiqué déroule un argumentaire bien connu : le refus de reporter le 3ᵉ référendum, la nomination de Sonia Backès, et le dégel du corps électoral seraient les symboles d’une France « coloniale » et « injuste ». L’État aurait, selon eux, « trahi sa parole » et « détruit la confiance ».
Pourtant, le mouvement indépendantiste évite soigneusement toute remise en cause de ses propres actes. Pas un mot sur les violences, les menaces ou les dégradations commises au nom de la « lutte ». Pas une ligne sur la CCAT, dont plusieurs membres ont reconnu avoir agi sur ordre.
Le FLNKS préfère renverser la charge : il accuse Paris d’être responsable de tout, des tensions politiques aux blessés des émeutes, parlant même de « prisonniers politiques » et de « martyrs kanak ».
Un dialogue piégé avant même d’avoir commencé
Le texte exige désormais de la ministre :
- le retour immédiat des personnes transférées en métropole, 
- la transparence sur les procédures judiciaires, 
- et la régularisation de Christian Tein, présenté comme victime plutôt que meneur. 
Et dans la même phrase, le FLNKS interdit à l’État de parler à d’autres que lui. Il affirme être le seul interlocuteur légitime du peuple kanak, niant la diversité des voix, y compris au sein du camp indépendantiste.
Derrière ce ton intransigeant, une logique ferme : refuser la main tendue tout en accusant l’État de ne pas dialoguer. Une stratégie politique classique, mais dangereuse, qui transforme le dialogue républicain en monologue militant.
 
		

















