C’est une histoire qui glace le sang et qui a bouleversé les Calédoniens. À Médéa, une chienne a été retrouvée poignardée à sept reprises, blessée sur tout le corps. Sauvée in extremis et opérée à la clinique vétérinaire de l’Hippocampe, l’animal, prénommé Queen, symbolise aujourd’hui la lutte contre la cruauté envers les animaux. L’émotion s’est rapidement transformée en colère : comment peut-on encore torturer un animal sans que les coupables soient inquiétés ?
Une attaque d’une brutalité inouïe
Selon le témoignage diffusé à la radio, Queen, un Bouvier doux et sociable, aurait quitté la propriété familiale avant d’être retrouvée ensanglantée par les gendarmes, alertés par des riverains. La chienne a subi plusieurs coups de couteau, infligés sur différentes parties du corps. Les vétérinaires évoquent une opération d’urgence longue et coûteuse, estimée entre 200 000 et 300 000 francs CFP.
Une cagnotte en ligne sur Leetchi a été lancée pour aider à couvrir les frais, et un appel à témoins a été diffusé dans toute la région. Mais au-delà de la solidarité, c’est une rage collective qui monte :
C’est inhumain, il faut que la personne se rende à la gendarmerie
a martelé l’auditrice à l’origine de l’alerte.
L’indignation des auditeurs : “On ne peut plus se taire”
Les appels reçus dans l’émission Coups de Gueule sont unanimes. Tous dénoncent une violence gratuite, un acte de pure cruauté.
Il faut que cette personne soit suivie psychiatriquement, elle est folle dans sa tête
s’emporte une auditrice.
On parle des meutes, mais pas des humains qui frappent les animaux
ajoute un autre intervenant. L’indignation ne s’arrête pas à Médéa. Sur les réseaux sociaux, des centaines de messages exigent des sanctions exemplaires, certains rappelant que la maltraitance animale est un délit puni par la loi, mais rarement appliqué en Nouvelle-Calédonie.
Un vétérinaire de Nouméa résume la situation :
Ici, on ne tue pas que les chiens, on tue la sensibilité collective
Le vide juridique et moral autour de la cause animale
Le coup de gueule dépasse l’émotion. Il interroge la lenteur de la justice et l’absence de cadre clair sur le territoire. Alors qu’en métropole, la loi de 2021 renforce les peines pour cruauté animale (jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende), la Nouvelle-Calédonie reste à la traîne. Les associations locales alertent depuis des années sur la nécessité d’un code de protection animale spécifique, mais peu de choses bougent.
Dans le cas de Médéa, la chienne Queen s’en sortira peut-être, mais aucune arrestation n’a encore été annoncée. Ce silence judiciaire fait écho à d’autres drames passés, souvent étouffés.
On parle beaucoup de vivre-ensemble, mais pas de vivre-respect
commente un auditeur.
Une cause qui dépasse le cas Queen
L’affaire de Médéa relance un débat plus large : celui du respect du vivant. Derrière chaque animal blessé, c’est une société qui se regarde dans le miroir. Les auditeurs l’ont rappelé avec force : on juge une civilisation à la manière dont elle traite ses animaux.
Beaucoup réclament désormais des patrouilles vétérinaires, des sanctions réelles, et même la création d’un registre territorial des maltraitances. Le message est clair : l’impunité doit cesser.
L’émotion suscitée par Queen dépasse le simple fait divers. Elle révèle le besoin urgent d’un cadre protecteur et d’une réponse judiciaire ferme. La société calédonienne, longtemps silencieuse sur ces violences, semble prête à dire stop.
L’histoire de Queen restera peut-être celle d’une chienne poignardée, mais elle pourrait devenir celle d’un électrochoc collectif, un cri pour rappeler qu’en Calédonie, le respect commence par les plus vulnérables.
		












