Ils l’ont rappelé sans détour : la Nouvelle-Calédonie ne gagnera la bataille économique que si elle forme mieux, plus vite et plus fort.
Face aux défis technologiques, l’État choisit l’ambition, pas la résignation.
Un engagement clair : préparer la Nouvelle-Calédonie aux métiers d’avenir
L’annonce a été nette, assumée, sans faux-semblants. Arnaud Lauzier, secrétaire général adjoint du haut-commissariat, a confirmé l’engagement franc de l’État dans l’élévation des compétences calédoniennes. À ses côtés, le gouvernement local et la Caisse des Dépôts portent la même conviction : sans compétences adaptées, il n’y aura ni développement économique ni souveraineté professionnelle.
Le programme France 2030 Nouvelle-Calédonie, doté de 45,6 millions de francs CFP, matérialise cette stratégie : investir maintenant pour éviter le déclassement demain. Ce volet formation est issu du plan national France 2030, adapté au territoire dans une logique de partenariat solide, cohérente avec la Stratégie territoriale de l’innovation (STINC). Pas de doublons. Pas de dispersion. Une orientation stratégique assumée.
Son objectif est limpide : soutenir des projets innovants, tournés vers les métiers d’avenir, fondés sur la réalité économique calédonienne. Dans un monde où la technologie évolue à un rythme effréné, où les secteurs traditionnels se transforment, l’État choisit de soutenir ceux qui s’adaptent pas ceux qui se lamentent.
Les projets devront être portés par de véritables consortiums, associant au minimum un organisme de formation et une entreprise. Co-construction, responsabilité, efficacité : une méthode proche du modèle métropolitain, éprouvé, qui refuse l’assistanat et privilégie la performance.
L’appel à projets est ouvert jusqu’au 31 décembre 2026, ou jusqu’à épuisement des crédits preuve que le temps n’est plus aux hésitations mais à l’action. Les dépenses doivent dépasser 23,8 millions de francs, afin d’écarter les initiatives fragiles et de concentrer les efforts sur des propositions sérieuses, structurantes, prêtes à transformer durablement la formation.
La formation professionnelle, pilier de la compétitivité et de la mobilité
La formation professionnelle n’est pas un luxe. C’est une obligation dans une économie moderne où les compétences deviennent obsolètes en quelques années. Le préambule de la Constitution française le rappelait déjà en 1946, affirmant que la Nation garantit l’accès de tous à la formation.
Dans un contexte où les outils, les méthodes et les technologies évoluent sans cesse, aucune formation initiale ne peut suffire. C’est pourquoi la formation continue constitue un levier majeur pour maintenir les actifs dans l’emploi. Elle touche toutes les catégories : salariés, indépendants, jeunes actifs, demandeurs d’emploi. Une population entière équipée pour résister aux chocs économiques.
En Nouvelle-Calédonie, le code du travail distingue formation initiale et formation continue. Cette dernière permet de progresser, de se reconvertir, d’obtenir un diplôme via la VAE, ou d’analyser ses compétences grâce au bilan de compétences. Autant d’outils destinés à éviter l’immobilisme et à favoriser la montée en compétences.
L’État, les provinces, les communes, les syndicats, les entreprises : toutes les forces du territoire contribuent à cet effort collectif. Mais l’État conserve un rôle structurant, garantissant la cohérence nationale et le soutien aux secteurs stratégiques.
Les entreprises, de leur côté, ont une obligation claire : financer la montée en compétences. 0,2 % de la masse salariale pour les petites structures, 0,9 % pour les autres. Depuis 2017, le FIAF permet aux employeurs de demander la prise en charge d’actions de formation ciblées. Une logique saine : celui qui souhaite la performance investit dans la compétence.
L’alternance, via le CUA, complète cet arsenal. Former sur le terrain, transmettre les bons gestes, assurer une montée en compétences immédiate : une méthode efficace, reconnue, au service de la qualification.
Mobilité, innovation, responsabilité : l’État assume une politique exigeante
Face aux réalités d’un territoire insulaire, la mobilité est un enjeu clé. Le Passeport-Mobilité Formation Professionnelle permet aux Calédoniens de se former hors du territoire lorsque l’offre locale n’existe pas. Une aide concrète, ciblée, tournée vers les métiers qui manquent réellement. Le dispositif s’adresse aux stagiaires, aux alternants, aux élèves des filières sanitaires et sociales, mais aussi aux actifs disposant d’un contrat de travail d’au moins six mois hors du territoire.
LADOM intervient pour compléter l’aide, notamment pour les indemnités. L’objectif est clair : ne pas enfermer les Calédoniens dans une économie réduite, mais leur permettre de revenir avec des compétences rares, utiles au développement local.
Ce choix politique s’inscrit dans une vision assumée : une Nouvelle-Calédonie fière, responsable, capable de former ses talents et de préparer ses entreprises aux mutations technologiques. Une vision loin du discours victimaire. L’avenir n’appartient pas à ceux qui réclament sans agir, mais à ceux qui prennent leur destin en main.
C’est exactement ce que vise la démarche France 2030 : encourager les outils numériques, les plateformes collaboratives, les pédagogies immersives, les innovations en ingénierie de formation. Des projets structurants, concrets, sélectionnés selon des critères exigeants. L’État et la Nouvelle-Calédonie cofinancent, mais la responsabilité finale appartient aux porteurs de projets.
Améliorer l’employabilité, renforcer la mobilité professionnelle, anticiper les mutations, sécuriser les parcours : la formation devient un investissement, pas une dépense.
Dans un monde où les puissances s’affrontent sur le terrain de la technologie et de la compétence, la Nouvelle-Calédonie ne peut pas rester spectatrice. Grâce à France 2030, elle se donne les moyens d’agir. Avec l’État comme partenaire exigeant, pas comme substitut. Une démarche lucide, ambitieuse, tournée vers l’avenir.
(Crédit photo : Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie)















