À l’heure où l’enseignement supérieur cherche partout à rapprocher théorie et réalité, l’Université de la Nouvelle-Calédonie montre une voie ambitieuse.
Les étudiants en licence de Géographie ont vécu à Ouvéa une école universitaire de terrain mêlant exploration scientifique, immersion culturelle et rencontres avec les habitants.
Une expérience soutenue par le projet DiversitES, pensé pour faire de l’UNC un pôle d’excellence des diversités calédoniennes.
Apprendre autrement, c’est apprendre mieux
résume un enseignant de l’équipe pédagogique. Et à Ouvéa, cette promesse a pris une dimension très concrète.
Observer, rencontrer, comprendre : Ouvéa comme salle de classe vivante
Durant plusieurs jours, sous l’encadrement de Christophe Morhange, les étudiants ont arpenté les paysages d’Ouvéa : littoral, lagon, zones forestières, espaces habités.
Accueillis par la tribu de Téouta, ils ont découvert au plus près les relations profondes entre environnement, culture et modes de vie.
Le terrain, c’est là où les concepts prennent vie
explique l’enseignant, soulignant que ces immersions permettent « d’ancrer durablement les connaissances en les reliant à un lieu, à des visages, à des pratiques ».
Les habitants ont partagé leurs savoirs sur l’environnement lagunaire, les dynamiques côtières ou l’évolution de certains sites sous l’effet du climat.
Quand un aîné explique comment le vent ou la marée ont changé, ce n’est pas un chapitre de cours : c’est une mémoire vivante
confie une étudiante.
DiversitES : un projet qui transforme l’apprentissage universitaire
Financé à hauteur de 1,8 milliard F CFP via France 2030, le projet DiversitES renforce les ambitions de l’UNC : relier la formation, la recherche et les territoires.
L’une des priorités affichées concerne justement la projection terrain, désormais pensée comme un pilier de la pédagogie.
Nos étudiants doivent connaître, comprendre et valoriser les diversités calédoniennes pour mieux en être les acteurs demain
affirme un responsable du projet. Cette philosophie encourage des immersions longues, où les étudiants mettent en pratique leurs compétences tout en découvrant de manière directe les enjeux écologiques, culturels et sociaux du pays.
Le projet doit permettre à l’UNC de devenir un pôle d’excellence sur les diversités biologiques, culturelles et linguistiques, aussi bien dans les formations que dans les programmes de recherche.
Un apprentissage qui crée du lien entre savoirs académiques et territoires
Pour les étudiants comme pour les encadrants, cette école de terrain n’est pas seulement un exercice scientifique. Il s’agit d’un apprentissage engagé, nourri par le contact direct avec les populations et les milieux naturels.
Le lien avec les habitants enrichit tout. On ne fait pas que mesurer, cartographier ou observer : on dialogue, on écoute, on apprend
décrit un étudiant. Cette complémentarité entre savoirs universitaires et savoirs locaux s’impose comme l’un des marqueurs pédagogiques de l’UNC.
À l’heure où la Nouvelle-Calédonie doit former ses futurs spécialistes des environnements, des littoraux, de l’aménagement ou du climat, ces expériences d’immersion prennent une importance particulière.
Sur le terrain, les étudiants deviennent acteurs. Ils comprennent pourquoi leurs compétences comptent pour le territoire
résume un enseignant.
Avec cette école universitaire de terrain à Ouvéa, l’UNC confirme sa volonté de bâtir un modèle d’enseignement ancré dans le réel, connecté aux habitants et fidèle aux enjeux calédoniens.
L’expérience illustre la montée en puissance d’une pédagogie active, exigeante et ouverte sur le territoire, une pédagogie où l’on apprend non seulement avec des livres, mais surtout avec les gens et les lieux.



















