La Nouvelle-Calédonie refuse le déclassement et choisit la compétence, la souveraineté économique et la rigueur stratégique.
Face à la pénurie de profils qualifiés et au défi de la reconstruction, l’exécutif trace une ligne claire : former, structurer, produire.
Trois axes pour une reconquête numérique assumée
Présenté le 20 novembre par Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’économie et du numérique, le projet Campus N marque une inflexion stratégique majeure.
Aux côtés de Naïa Wateou, compétente pour l’emploi et la fonction publique, et de Samuel Hnepeune, en charge de la formation professionnelle, l’exécutif valide une architecture claire et coordonnée.
Campus N s’inscrit pleinement dans le programme France 2030, avec l’objectif affiché d’augmenter le nombre de professionnels qualifiés locaux.
Il répond à une tension documentée sur les métiers du numérique et soutient la stratégie de reconstruction et de refondation économique du territoire.
Doté d’un budget total de 356,8 millions de francs, le projet est financé à hauteur de 238 millions de francs par France 2030.
Le consortium réunit l’UNC, le vice-rectorat, la CCI et le FIAF, garantissant une légitimité institutionnelle et opérationnelle.
Le projet revendique une ambition simple et efficace : passer d’une offre morcelée à un écosystème lisible, performant et souverain.
Huit actions, réparties sur 36 mois, structurent un plan d’action massif et concerté.
L’exécutif assume une ligne de résultats mesurables, loin des discours compassionnels sans impact.
La priorité est donnée à la qualification, à la compétitivité et à l’adéquation aux besoins réels des entreprises.
Former pour produire : la fin de l’improvisation éducative
Le premier axe cible l’évolution de l’offre de formation pour combler un déficit quantitatif et qualitatif reconnu.
De nouveaux diplômes voient le jour, dont une formation Bac+3 d’administrateur d’infrastructures sécurisées par alternance à la CCI.
Une licence MIASHS orientée data analyst et une CPGE à dominante informatique renforcent l’excellence académique locale.
Des passerelles sont instaurées entre BTS et licences pour sécuriser la poursuite d’études jusqu’au niveau Bac+5.
Des modules courts en intelligence artificielle, cybersécurité et numérique responsable complètent les parcours.
La montée en compétences des enseignants est assurée via des temps forts comme la Quinzaine de l’IA et la Semaine de la cybersécurité.
Le cadre de référence s’appuie sur les recommandations de l’UNESCO, garantissant une intégration pédagogique rigoureuse.
Une recherche universitaire analysera l’appropriation de l’IA par les formateurs, accompagnée d’une charte d’utilisation.
Le projet prévoit également la reconversion de salariés via des parcours diplômants en e-learning, encadrés localement.
Soixante-quinze demandeurs d’emploi bénéficieront d’un parcours PIX sur trois ans, renforçant l’employabilité sans complaisance.
Mutualiser pour gagner en efficacité
Le deuxième axe repose sur une logique de mutualisation des ressources et de coordination des acteurs.
Une plateforme unique mettra en relation étudiants et entreprises pour stages, projets tutorés et missions concrètes.
Le modèle de Junior-Entreprise permettra d’apporter une expertise numérique aux structures non spécialisées.
Un référent mobilité favorisera les stages internationaux, notamment vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
La conception pédagogique sera harmonisée par un coordinateur dédié, garantissant la cohérence des contenus.
Une plateforme LMS mutualisée centralisera les modules et facilitera le suivi des compétences.
Le déploiement élargi de la certification PIX touchera élèves, étudiants, salariés et demandeurs d’emploi.
Les plateaux techniques existants seront partagés, optimisant l’investissement public.
La Station N devient le cœur logistique et opérationnel du dispositif.
Une salle de formation moderne y sera aménagée pour répondre aux besoins du marché.
Le troisième axe vise à redonner de l’attractivité aux métiers du numérique.
La participation à des événements comme Hackagou, Dataviz Challenge ou Numeriboost renforce la visibilité des filières.
Le rôle sociétal du numérique est mis en avant via le Safer Internet Day et la Semaine du numérique.
La communication cible également la diversification des profils et la lutte contre l’autocensure.
Des ambassadeurs de la filière porteront un discours de responsabilité et d’exemplarité.
Ce choix assumé répond à une urgence économique, loin des postures idéologiques stériles.
Deux comités assureront le pilotage, garantissant transparence et efficacité décisionnelle.
Un responsable de projet externe coordonnera les huit actions avec rigueur.
Un processus d’amélioration continue reposera sur des indicateurs précis et des enquêtes de satisfaction.
L’objectif final est la création d’un Campus des métiers et des qualifications dédié au numérique.
La labellisation CMQ est visée dès 2026, avec une pérennisation au-delà de 2028.
Le futur CMQ sera hébergé à la Station N, garant de la continuité stratégique.
Un directeur opérationnel sera cofinancé pour assurer la durabilité du dispositif.
En assumant cette orientation, le gouvernement choisit la formation utile, la reconstruction productive et la souveraineté des savoir-faire.
Campus N s’impose comme l’acte fondateur d’une filière numérique calédonienne solide et compétitive.
Une politique de résultats, au service de la jeunesse et de l’intérêt général.
Et une démonstration claire : la Calédonie avance quand elle refuse la résignation.














