En Nouvelle-Calédonie, la question de la sécurité ne se limite pas aux violences spectaculaires : les petits gestes négligés jouent un rôle non-négligeable dans la délinquance quotidienne. Selon un communiqué de la Gendarmerie de Nouvelle‑Calédonie, « 35 véhicules ont été volés cette année… parce que les clés étaient restées sur le contact ou dans l’habitacle ». Cet aveu, simple mais brutal, révèle que l’on peut limiter les vols par quelques réflexes élémentaires. Il est temps de resserrer l’attention et de rappeler les gestes utiles.
Le bilan chiffré : un phénomène significatif
Pour bien mesurer l’enjeu, quelques chiffres clés. Le rapport « Délinquance en Nouvelle-Calédonie, Bilan 2023 et stratégie 2024 » indique que les vols de véhicule représentent 19 % des faits enregistrés en zone gendarmerie.
Par ailleurs, une donnée plus ancienne mais instructive montre que le taux de vols de véhicules en Nouvelle-Calédonie était de 4,6 pour 1 000 habitants en 2015.
Enfin, la Gendarmerie rappelle que sur un nombre (non précisé) de vols récents, 35 véhicules ont été dérobés « parce que les clés étaient restées sur le contact ou dans l’habitacle ».
Ce chapelet de données montre que, même si la tendance peut évoluer, le phénomène reste tangible et largement influencé par des comportements évitables.
Pourquoi ces vols ? Les habitudes dangereuses et les facteurs aggravants
Les comportements à risque abondent : laisser ses clés sur le contact ou dans l’habitacle est l’un des plus élémentaires.
Au-delà des clés, d’autres facteurs aggravants interviennent :
- Le fait de verrouiller ou non son véhicule, même lorsqu’il est stationné chez soi ou dans une cour.
- Le choix de ranger les clés dans un endroit visible ou peu sécurisé.
- Le stationnement dans des lieux peu éclairés ou mal surveillés.
- Une période de tension sociale ou sécuritaire qui peut favoriser les opportunités. On sait que lors des événements de 2024, les car-jackings ont fait partie des violences constatées dans certaines zones.
Ainsi, le vol de véhicule n’est pas un aléa purement externe : il est souvent influencé par le quotidien et les habitudes de chacun.
Les bons réflexes : ce que chaque conducteur peut faire
Pour inverser la tendance, voici les mesures de prévention que tout conducteur peut adopter :
- Retirer systématiquement les clés du contact, même pour un arrêt très court.
- Verrouiller son véhicule, pas seulement la portière, mais s’assurer que toutes les vitres sont fermées, et que le véhicule est bien stationné dans un lieu sécurisé.
- Ranger ses clés dans un endroit non visible de l’extérieur, et de préférence à l’abri (tiroir, coffre, etc.).
- Éviter de laisser des objets de valeur visibles dans le véhicule, car cela attire et incite davantage.
- Stationner dans des zones éclairées ou surveillées, en évitant les places isolées.
- Sensibiliser son entourage, car le comportement de l’un peut influencer celui de tous : la formule évoquée « Ensemble et en confiance » prend tout son sens curieusement ici.
Ces gestes simples ne garantissent pas une immunité totale, mais réduisent notablement le risque d’être la victime d’un vol opportuniste. L’argument est clair : « Une simple habitude peut tout changer. »
Pourquoi c’est un enjeu plus large : sécurité, confiance sociale et territorialité
Le vol de véhicule peut sembler un fait divers parmi d’autres, mais il a une portée plus large :
- Il fragilise la confiance des citoyens dans leur sécurité quotidienne : si l’on craint que sa propre voiture soit volée à cause d’un oubli, cela crée une anxiété permanente.
- Il pèse sur les assurances et les coûts, ce qui peut se traduire par des primes plus élevées ou des franchises plus lourdes, impactant le budget des ménages.
- Il renforce une image de vulnérabilité : dans un territoire, où les enjeux de sécurité publique sont déjà sensibles, chaque vol compte pour le collectif.
- Enfin, il s’inscrit dans le jeu de la responsabilité individuelle, ce qui rejoint largement un positionnement sécuritaire et souverainiste : la prévention passe par la responsabilité de chacun et non uniquement par l’attente d’une intervention de l’État.
Le vol de véhicule n’est pas un fait marginal : il représente une part importante des infractions et trouve souvent ses racines dans des habitudes négligées. Adopter les bons réflexes n’est pas une option : c’est un acte de responsabilité individuelle qui participe à la sécurité collective. Il ne suffit pas d’espérer une solution extérieure : c’est à chaque conducteur de renforcer ses réflexes. À l’échelle du territoire, c’est un choix de société : celle où la protection est partagée, l’effort quotidien et la confiance retrouvée.














