La violence faite aux femmes n’est pas une fatalité, mais un fléau qui exige une réponse ferme, structurée et assumée. En province Sud, l’action remplace les discours et la mobilisation s’ancre dans le concret.
Une mobilisation structurée et ancrée dans l’action
La province Sud marque la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes par une série d’initiatives structurées, portées par le CIDFE, Centre d’information sur les droits des femmes et l’égalité. Cette mobilisation s’inscrit dans une logique de responsabilité collective, loin des postures victimaires et des slogans creux.
Les chiffres en Nouvelle-Calédonie rappellent une réalité brutale et documentée. Une femme sur quatre est confrontée aux violences conjugales. Plus de 2 000 plaintes pour violences intrafamiliales sont enregistrées chaque année. Seules 10 à 20 % des victimes franchissent le pas du dépôt de plainte. Chaque année, près de 3 100 victimes de violences sexuelles sont recensées. Ces données imposent une réponse claire, cohérente et enracinée dans l’action publique.
Le mardi 25 novembre, le CIDFE ouvre ses portes pour un séminaire professionnel consacré à la reconstruction post-traumatique. Le thème choisi, « Réduire les émotions pour amorcer la reconstruction », cible les acteurs de terrain. Professionnels de santé, du social, de l’insertion et de l’emploi sont réunis pour renforcer leurs compétences. L’objectif est d’outiller ceux qui accompagnent, chaque jour, les victimes de violences conjugales et intrafamiliales.
L’intervention de Suzanne Devlin, experte en santé mentale, pose le cadre scientifique du traumatisme. Elle détaille les mécanismes du stress et les impacts psychologiques durables.
La psychologue Caroline Perignon, du Relais de la province Sud, expose la complémentarité des thérapies brèves et longues. Une approche pragmatique, fondée sur l’efficacité et le suivi personnalisé.
Des ateliers spécialisés viennent compléter cette journée : ancrage corporel, hypnose ericksonienne, cohérence cardiaque, relaxation brève, PNL. S’ajoute un atelier expérientiel de désensibilisation par mouvements oculaires (DMO). Chaque session vise une meilleure prise en charge des victimes, sans complaisance ni idéologie.
Prévention, culture et transmission du message
Le même soir, à l’auditorium de la province Sud, la projection-débat « Les voix invisibles » met en lumière des témoignages forts. Ce court-métrage, porté par le Collectif Handicaps Nouvelle-Calédonie, donne la parole à celles que l’on n’entend pas. Un échange avec le public prolonge la réflexion, dans une démarche de sensibilisation responsable.
Le samedi 29 novembre, le Château Hagen accueille « Orange en scène : la voix des femmes ». Une soirée mêlant art, culture et engagement citoyen. Cette action s’inscrit dans la campagne mondiale Orangez le monde. Des portraits de femmes calédoniennes inspirantes sont exposés, valorisant la force et la résilience.
Au programme : visites guidées de l’exposition « La Collectionneuse », performances de danse suspendue, théâtre forum dès 12 ans, ateliers artistiques ouverts au public, ateliers de sensibilisation sur l’égalité des genres et la stratégie des témoins.
À 18 h, le spectacle « Girls & Boys » explore l’engrenage de l’emprise et des violences psychologiques. Une œuvre percutante, réservée à un public averti, qui refuse toute banalisation du mal.
Une stratégie claire, sans idéologie ni complaisance
Le 2 décembre, la soirée des lauréats des appels à projets valorise des initiatives concrètes. Quinze projets portés par douze partenaires sont retenus pour 2026. Ils visent l’égalité des chances et la lutte contre la précarité menstruelle.
Le 4 décembre, un atelier dédié aux délégués de lutte contre le sexisme vient clore ce cycle. Animé par Maud Le Bar, il propose une analyse lucide des mécanismes discriminatoires. Des pistes d’action concrètes sont présentées.
La province Sud affirme ainsi une ligne claire : protéger, prévenir, responsabiliser. Pas de discours larmoyant, pas de récupération politique. Uniquement des actes, des moyens et une volonté de terrain.
Face aux violences faites aux femmes, la République agit. Et en Nouvelle-Calédonie, la fermeté n’exclut pas l’humanité, elle la renforce.




















