Les pains, première alerte… et maintenant une déferlante
Ce que La Dépêche de Nouméa révélait il y a quelques semaines prend aujourd’hui une tournure alarmante. L’île des Pins n’a pas seulement été “touchée” par des arrivages de cocaïne : elle en a été littéralement recouverte. Les forces de l’ordre n’ont saisi qu’une fraction de ce qui circule réellement, et le phénomène explose désormais à l’échelle du territoire.
Dernier épisode en date : un pain d’un kilo retrouvé dans un nakamal, signe supplémentaire que le phénomène n’est ni isolé ni ponctuel. Derrière les saisies officielles, il y a tout le reste, et c’est ce reste qui inquiète.
Une drogue désormais partout, dans tous les milieux
La cocaïne n’est plus l’apanage d’une poignée de familles aisées de Nouméa. Elle se diffuse désormais dans tous les milieux, dans toutes les communes, à tous les prix. Le marché se structure, les tarifs aussi. Les réseaux se professionnalisent, alimentés par une offre qui n’a jamais été aussi abondante.
Ce que nous annoncions est en train de se vérifier point par point : la Nouvelle-Calédonie, située au cœur des routes du Pacifique, devient un point de passage et de dispersion des cargaisons destinées à l’Asie du Sud-Est et à l’Australie. Quand les trafiquants jettent leurs stocks en mer pour échapper aux patrouilles, ce sont les courants qui se chargent de l’acheminement final… directement sur nos côtes.
Des arrivages quotidiens : plusieurs kilos déjà signalés
Depuis plusieurs jours, la situation s’accélère. Chaque jour, des paquets de cocaïne s’échouent sur les plages. Plusieurs kilos ont déjà été récupérés et remis aux forces de l’ordre. Mais là encore, il ne s’agit que de ceux qui ont été déclarés.
Selon nos informations, la réalité est tout autre : une partie massive des arrivages est ramassée en silence, conservée, revendue, écoulée. Ce qui remonte officiellement n’est que la surface d’un iceberg qui grossit à vue d’œil.
Dernière découverte en date : à Maré, sur la plage de Céni, dans la tribu de Kaéwatine, des résidents ont retrouvé plusieurs pains de cocaïne échoués par la marée. Une preuve supplémentaire que les arrivages ne concernent plus seulement l’île des Pins, mais bien tout le territoire.
Dans certaines zones, des habitants affirment avoir vu plusieurs arrivages successifs sans jamais en informer quiconque. La marée, cette fois encore, joue le rôle de courrier involontaire du narcotrafic international, déposant sur nos plages des kilos entiers de marchandise.
La Nouvelle-Calédonie sur la carte mondiale du narcotrafic
Le territoire est désormais clairement inscrit dans la géographie mondiale de la cocaïne. Sa position au croisement des routes maritimes, combinée aux courants du Pacifique, en fait une zone de récupération idéale, et un marché émergent pour les réseaux criminels.
Chaque paquet récupéré et non déclaré alimente un peu plus un marché local qui explose, avec ce que cela implique : violence, réseaux parallèles, argent sale, addictions et infiltration criminelle.
Ce scénario, La Dépêche de Nouméa l’avait décrit dès le début : routes du Pacifique, caches sur coques de navires qui se détachent, cargaisons jetées en mer, courants qui ramènent tout sur nos rivages, marché local en pleine structuration.
Aujourd’hui, la réalité dépasse les premiers signaux d’alerte.
Une exclusivité qui révèle un phénomène hors de contrôle
Les saisies officielles ne représentent qu’un fragment du phénomène. Le reste circule librement, discret, invisible, et nourrit un marché calédonien qui n’a jamais été aussi ouvert, aussi fourni, aussi accessible.
La Dépêche de Nouméa est en mesure de confirmer : la Nouvelle-Calédonie vit aujourd’hui sa plus grande vague de cocaïne jamais enregistrée. Et ce n’est que le début d’un phénomène que les autorités peinent à quantifier, à comprendre et à contrôler.
D’autres informations arrivent. D’autres témoignages aussi. Et d’autres paquets continuent, à cette heure encore, de s’échouer sur les plages.
















