La souveraineté maritime française ne se discute pas. Encore moins dans un Pacifique devenu un véritable champ de rivalités géopolitiques.
Face aux revendications répétées du Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie se retrouve au centre d’un bras de fer qui dit beaucoup sur les rapports de force du moment.
Matthew et Hunter : une souveraineté contestée, mais fermement assumée
Matthew et Hunter. Deux îlots volcaniques, inhabités, perdus au sud du Pacifique.
Deux confettis, mais deux enjeux colossaux.
Depuis des décennies, le Vanuatu réclame ces terres administrées par la France via la Nouvelle-Calédonie.
Pourquoi ? Parce qu’elles ouvrent l’accès à une Zone Économique Exclusive gigantesque : plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés de richesses maritimes.
C’est ce qui explique la reprise récente des discussions à Port-Vila.
La question est simple : qui contrôle réellement les ressources du Pacifique Sud ?
La France, elle, ne flotte pas au gré des revendications. Sa position est constante :
fondée sur le droit international,
appuyée sur une présence historique solide,
exprimée sans victimisation.
La ZEE n’est pas un trophée symbolique : c’est un outil de souveraineté, de sécurité et de protection.
Depuis 1976, Paris a posé un cadre juridique clair. En 1978, la Nouvelle-Calédonie bénéficie officiellement de sa ZEE.
Résultat : 1,3 à 1,7 million de km² placés sous droits souverains français.
Et cette souveraineté n’est pas théorique : le Gardian, les patrouilleurs et les bâtiments des Forces armées opèrent régulièrement dans la zone. La France ne se contente pas de mots : elle agit.
ZEE : un rempart stratégique au cœur du Pacifique
Dans une ZEE, un État contrôle la pêche, les ressources minérales, l’énergie. Autrement dit : nourriture, minerais, puissance.
Dans un monde où tout se raréfie, une ZEE n’est pas un luxe c’est un avantage stratégique majeur.
Matthew et Hunter sont donc bien plus que des rochers.
Ils verrouillent l’accès à une zone où la France peut interdire les flottes industrielles étrangères.
Chaque intervention contre une pêche illégale est coordonnée entre l’État, les armées et les autorités calédoniennes.
Message clair : la souveraineté française n’est pas négociable.
La ZEE calédonienne inclut aussi Walpole, Chesterfield, Bellona et les récifs d’Entrecasteaux.
Un chapelet maritime immense, riche d’une biodiversité exceptionnelle, et indispensable à l’équilibre écologique du Pacifique.
Des îlots aux récifs : une géographie sous haute vigilance
Matthew et Hunter ne sont pas de simples points sur une carte. Matthew abrite un volcan actif. Hunter fume encore par endroits. Walpole, plateau corallien isolé, montre des falaises abruptes où subsistent les traces de l’exploitation du guano.
Chesterfield et Bellona, eux, forment des plateaux immenses fréquentés par tortues, requins et baleines à bosse.
Ces terres ont été cartographiées par Cook, d’Entrecasteaux et Dumont d’Urville.
Une continuité historique qui renforce les positions françaises.
Mais une ZEE sans surveillance ? Ce serait une souveraineté d’apparat.
Heureusement, la Nouvelle-Calédonie peut compter sur une présence militaire crédible, réactive et opérationnelle.
Dans un Pacifique traversé de tensions, la France joue le rôle de puissance stabilisatrice.
Les discussions avec le Vanuatu se poursuivent, mais la ligne juridique reste ferme : la souveraineté française ne se négocie pas.
Matthew et Hunter ne sont pas des rochers oubliés. Ce sont des marqueurs stratégiques, des ressources majeures, un rempart géopolitique.
Et dans un Pacifique en recomposition, la France rappelle une vérité simple :
On peut discuter.
On peut dialoguer.
Mais on ne renonce pas.




















